lundi, décembre 2, 2024
International

Affaire Brahim Ghali: La défense demande la comparution du chef du polisario en Espagne

Affaire Brahim Ghali: La défense demande la comparution du chef du polisario en Espagne




La défense dans l’affaire de Brahim Ghali a réclamé que l’accusé vienne témoigner en Espagne pour s’expliquer sur son entrée avec un faux passeport diplomatique algérien et une fausse identité.

Le cas de Mohamed Benbattouche revient au centre de l’affaire de l’entrée illégale et avec la complicité du gouvernement Sanchez, de Brahim Ghali, le chef du polisario, la milice séparatiste sahraouie soutenue par l’Algérie dans le conflit du Sahara.

L’avocat de la défense dénonce l’entrée de Brahim Ghali en Espagne sous une fausse identité, celle de Mohamed Benbattouche, un nom figurant sur un faux passeport diplomatique algérien qui lui avait été délivré le même jour.

Le gouvernement espagnol avait orchestré l’entrée de Brahim Ghali en secret à travers un petit aéroport de la ville de Logroño, afin de ne pas attiser les curiosités. Il avait atterri dans la péninsule ibérique et transféré directement à l’hôpital, échappant aux contrôles douaniers et la vérification de son identité et son passeport.

Ces vérifications des douanes auraient permis de découvrir le passif de Brahim Ghali et de voir qu’il est recherché par la justice espagnole depuis 2008 pour plusieurs crimes graves, notamment de génocide, de disparitions forcées, de tortures et de viol.




L’avocat de la défense, Antonio Urdiales, estime que le magistrat, Rafael Lasala, doit établir les responsabilités dans l’entrée illégale de Brahim Ghali, et en ce sens, il l’a exhorté à convoquer le chef du Front Polisario afin qu’il témoigne et explique pourquoi il a utilisé un faux passeport et s’est enregistré sous une fausse identité à l’hôpital de Logroño.

L’avocat voudrait que Brahim Ghali soit cité à comparaitre en tant que personne faisant l’objet d’une enquête pour « usage de faux », et « usage de faux document dans un établissement public ».

Et pour cela, il estime que l’adresse à Madrid, communiquée par Brahim Ghali au juge Santiago Pedraz dans l’autre affaire dans laquelle il est poursuivi (et que le juge a fermée), devrait servir comme adresse pour le localiser puisqu’il l’a lui-même fournie.

Dans les précédentes affaires dans lesquelles Brahim Ghali est poursuivi, les juges ont été incapables de le citer à comparaitre, car la police espagnole n’a jamais pu lui trouver une adresse fixe, ni en Espagne ni en Algérie, où lui envoyer des citations à comparaitre.

Bien que ce ne soit pas Brahim Ghali qui ait fabriqué ses faux documents et qu’ils lui ont été délivrés par l’Algérie, l’avocat Antonio Urdiales estime qu’il y a matière à le poursuivre en personne.




« Le fait que ce soit un tiers non identifié qui ait matériellement délivré le faux document à l’hôpital n’exonère en rien la personne qui en bénéficie », et qui commet ce crime, a déclaré l’avocat.

L’avocat qui a adressé une lettre au juge Lasala a également demandé au magistrat de reprendre une déclaration de l’ancien chef de cabinet de l’ancienne cheffe de la diplomatie espagnole Arancha Gonzales Laya, Camilo Villarino (tous les deux inculpés dans cette affaire, NDLR) et de la chef de cabinet du ministre de l’Intérieur, Susana Crisóstomo, pour clarifier qui était responsable d’informer la police de la venue de Brahim Ghali en Espagne.

Par ailleurs, il sera question de savoir pourquoi et comment, un prétendu médecin algérien et le fils du leader du polisario accompagnait Brahim Ghali en Espagne alors que le ministère des Affaires Etrangères avait expressément interdit leur entrée sur le territoire, et que cet ordre a été transféré aux responsables de la base aérienne de Saragosse.

Le 7 février, le juge Lasala interrogera un inspecteur du poste de police de l’information générale en tant que témoin pour tenter de clarifier, entre autres, pourquoi la police n’a pas ouvert d’enquête lorsqu’elle a découvert que Brahim Ghali a utilisé de faux documents (faux nom, faux passeport) à l’hôpital.