jeudi, mai 16, 2024
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Maroc : grosse chute de la production de lait

MAROC : GROSSE CHUTE DE LA PRODUCTION DE LAIT

LE ROYAUME DU MAROC EST ACTUELLEMENT CONFRONTÉ À UNE BAISSE SENSIBLE DE LA PRODUCTION DE LAIT

Défi majeur pour la production laitière au Maroc : impact des aléas climatiques et coûts croissants

Contexte actuel
La situation de la production laitière au Maroc suscite actuellement des inquiétudes en raison d’une baisse significative de la quantité de lait brut produite localement. Cette tendance à la baisse est directement imputable aux aléas climatiques qui affectent la santé et la productivité des vaches laitières. Les éleveurs de bovins expriment leur préoccupation quant à la détérioration de la situation, selon un constat qui a été publié par Les Inspirations Eco ce 15 août 2023.

Lien entre basse lactation et aléas climatiques
Selon Bouazza Kherrati, vétérinaire, la baisse de lactation (production du lait) des vaches laitières est étroitement liée aux conditions climatiques instables. Les périodes de sécheresse aggravent les problèmes de lactation en raison de la pénurie de fourrage et de la hausse des coûts des aliments concentrés. Ce phénomène a des répercussions néfastes sur les éleveurs et les consommateurs, entraînant des problèmes tels que la rareté du lait sur le marché et l’augmentation des prix (loi de l’offre et de la demande). Lorsque la transition se produit entre la haute et la basse lactation, la production de lait peut chuter de manière significative, allant jusqu’à 25% à 30% de réduction.

Impact des conditions climatiques sur la production laitière
La détérioration des conditions climatiques actuelles a un impact négatif sur les producteurs laitiers. Par exemple, les journées chaudes entraînent la rétractation des vaches, ce qui réduit leur production laitière quotidienne de 4 à 5 litres. Nacer Haddaioui, président de l’Association régionale des éleveurs de bovins de la région Casablanca-Settat, confirme cette réalité en ajoutant que la plupart des producteurs dépendent fortement des importations pour leurs besoins en vaches laitières et en aliments pour le bétail.




Pression croissante sur les coûts de production
Les coûts de production augmentent de manière significative pour les éleveurs. Le coût quotidien de la ration alimentaire d’une vache produisant 35 litres de lait est passé de 90 dirhams avant la pandémie à près de 120 dirhams actuellement. De plus, l’importation de génisses, essentielles pour maintenir la production laitière, est devenue plus onéreuse. Le prix d’une génisse gestante est passé de 26 000 dirhams à 32 000 dirhams, ce qui pèse davantage sur les finances des éleveurs.

Défis et perspectives
La situation est aggravée par la réalité selon laquelle certaines génisses sont encore abattues au Maroc, en dépit de l’interdiction annoncée en octobre dernier par le ministère de l’Agriculture. Cette interdiction visait à préserver la filière laitière en évitant l’abattage des génisses productrices âgées de moins de 5 ans. Cette situation risque d’exercer une pression accrue sur la production laitière nationale, soulignant les défis complexes qui doivent être surmontés.

En bref…
La production laitière au Maroc est confrontée à des défis critiques, notamment dus aux aléas climatiques et aux coûts croissants de production. La baisse de production de lait des vaches, liée aux variations climatiques et les coûts en hausse pour les éleveurs et les producteurs de lait ont des conséquences majeures. La mise en place de stratégies durables pour soutenir l’industrie laitière à long terme est essentielle pour garantir la viabilité de ce secteur important au Maroc.