lundi, décembre 2, 2024
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Rabat: disparition inquiétante de 2 migrants subsahariens

Rabat : disparition inquiétante de deux migrants subsahariens




Disparus à Rabat depuis le 28 janvier 2021, Moussa et Salif sont introuvables. Interpellés et embarqués par deux agents des forces auxiliaires, ils n’ont plus donné signe de vie.




Eric (pseudonyme) un de leurs compagnons d’infortune craint pour leurs vies.

Cette crainte se justifie par la bagarre qui a eu lieu entre l’un des migrants interpellés et les agents des forces auxiliaires, rapporte France 24.

Contrairement aux deux amis embarqués, Eric et un autre ami sont encore libres de leurs mouvements parce qu’ils ont pu s’échapper.

« Nous étions un groupe de quatre amis. Quand les deux agents des forces auxiliaires sont arrivés. J’ai réussi à prendre la fuite avec un ami. Mais les deux autres, Salif et Moussa [pseudonymes] n’ont pas eu cette chance. Ils ont été arrêtés », déclare-t-il.




Eric confie n’avoir pas eu de nouvelles de ses deux amis depuis leur arrestation et ils sont injoignables au téléphone.

« On ne sait pas s’ils ont été refoulés vers la frontière algérienne ou emmenés en prison, comme il y a eu une altercation avec l’un des policiers. », précise-t-il.

S’il ne sait précisément où se trouvent ses amis, il détient tout au moins une vidéo de leur interpellation qui a été filmée par une femme subsaharienne.

Cette vidéo a été envoyée à la rédaction des Observateurs de France 24 qui a tenté en vain de joindre le commissariat de Rabat.




L’Association marocaine des droits humains (AMDH) détient également la même vidéo et l’a d’ailleurs relayée sur les réseaux sociaux.

Selon l’AMDH, ces interpellations sont récurrentes et les victimes, généralement des subsahariens en règle ou clandestins, sont arrêtés et embarqués avant d’être éloignés de la frontière avec l’Espagne.

« Souvent, ils sont victimes d’insultes racistes, frappés et délestés de leurs effets personnels, téléphones, argent… », confie Omar Naji, vice-président de la section de Nador de l’association.

Ces migrants sont également débusqués dans les forêts situés non loin de Tanger où ils vivent en attendant de regagner les côtes espagnoles par le Détroit de Gibraltar.