L’Algérie veut inscrire le zellige à l’UNESCO : échec assuré
L’ALGÉRIE VEUT INSCRIRE LE ZELLIGE À L’UNESCO : ÉCHEC ASSURÉ
L’Algérie reste inflexible dans sa position affirmant que le zellige est une création algérienne. La ministre algérienne de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a récemment annoncé que son pays avait l’intention de déposer une demande d’inscription du zellige auprès de l’UNESCO. Cette démarche, cependant, semble ignorer une réalité fondamentale : revendiquer la paternité d’un art implique la maîtrise du savoir-faire qui le sous-tend.
La ministre algérienne de la Culture et des Arts a précisé que son ministère présenterait un dossier intitulé « Art de l’ornementation architecturale en zellige: connaissances et compétences », dans le but d’inclure le zellige sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO, au nom de l’Algérie.
Il est crucial de souligner que l’inscription précédente du zellige par le Maroc auprès de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) en 2015 rend impossible la prétention de l’Algérie à ce patrimoine marocain.
La tradition du zellige est solidement enracinée au Maroc depuis des siècles, alors qu’elle est inexistante en Algérie. Les quelques exemples de zellige à Tlemcen, une ville qui a historiquement fait partie du Maroc, ont été restaurés par des artisans marocains. L’Algérie manque non seulement des matériaux et du savoir-faire nécessaires à la fabrication du zellige, mais également d’artisans formés dans cette tradition. En réalité, le seul « zellige » algérien se résume à des carreaux de céramique imprimés avec des motifs similaires à ceux du zellige traditionnel.
Il est manifestement ridicule (voire naïf) de confondre un vulgaire carrelage industriel imprimé avec des motifs et le véritable zellige, qui est composé de morceaux taillés individuellement et assemblés pour créer des motifs complexes et artistiques. L’incroyable quantité de travail qu’implique la création d’un seul petit carrelage est impressionnant. Il consiste à cuisiner et vitrer des carreaux dans un assortiment de couleurs, découper chaque forme à la main avec un burin puis mettre chaque pièce en place dans la mosaïque comme un puzzle.
L’enregistrement du zellige par le Maroc à l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle signifie qu’aucun autre État ne peut légitimement revendiquer sa propriété.
La prochaine étape pour le Maroc est l’inscription du caftan au patrimoine immatériel de l’UNESCO, prévue en 2025, tandis que l’inscription du zellige est prévue en 2027 (on ne peut déposer un dossier que tous les deux ans).
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