samedi, novembre 2, 2024
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Un Saoudien chiite arrêté au Maroc craint son extradition

UN SAOUDIEN CHIITE ARRÊTÉ AU MAROC CRAINT SON EXTRADITION

Un ressortissant saoudien chiite qui est issu d’une famille de militants a été arrêté au Royaume du Maroc et risque l’extradition vers le Royaume d’Arabie saoudite, a indiqué son frère à l’agence de presse française AFP.




Amnesty international et Human Rights Watch ont exhorté les autorités marocaines à ne pas extrader Hassan Al Rabie vers son pays d’origine, l’Arabie saoudite, qui a émis un mandat d’arrêt international à son encontre. Dans des déclarations, les deux ONG redoutent que l’homme subisse des actes de torture, en cas d’extradition. Hassan Al-Rabie, 26 ans, a été arrêté le 14 janvier alors qu’il s’apprêtait à quitter le Royaume du Maroc pour la Turquie en vertu d’un mandat d’arrêt émis en novembre dernier par le Royaume d’Arabie saoudite, a déclaré son frère Ahmed à l’agence de presse française AFP (Agence France-Presse). Depuis, il est incarcéré dans la prison de Tifelt 2, en attendant son extradition. Selon le mandat d’arrêt, qui a été consulté par l’AFP, le ressortissant saoudien chiite Hassan Al-Rabie est accusé d’avoir « quitté le royaume (d’Arabie saoudite) de manière illégale avec l’aide d’un terroriste ».




Hassan Al-Rabie est originaire de l’est de l’Arabie saoudite, où vit une importante minorité chiite qui se plaint de discriminations. Les rares manifestations en Arabie saoudite dans le sillage des printemps arabes de 2011 ont eu lieu dans cette région, et de violents affrontements ont opposé des protestataires aux forces de l’ordre en 2017. « Hassan n’a rien fait et n’a rien à voir avec ces événements », a assuré son frère Ahmed Al-Rabie, qui vit a actuellement au Canada. Les autorités saoudiennes cherchent surtout à faire « pression » sur Hassan pour retrouver leur frère Mounir, un dissident, affirme-t-il. Selon Ahmed Al-Rabie, les autorités saoudiennes avaient déjà arrêté, en février 2021, son frère Hassan, ainsi que deux autres de ses frères. L’aîné, Ali Al-Rabie, est toujours détenu et a été condamné à mort en novembre dernier. « Je crains pour la vie de Hassan s’il est extradé », a dit son frère Ahmed Al-Rabie.




En mars 2022, l’Arabie saoudite avait exécuté 81 personnes en une seule journée, dont beaucoup étaient issues de la minorité chiite, provoquant la colère de plusieurs ONG et de l’Organisation des Nations unies. La procédure d’extradition est actuellement entre les mains de la Cour de cassation de Rabat, a indiqué à l’AFP une source policière sous couvert d’anonymat, sans autres détails. Jeudi, l’ONG Human Rights Watch a exhorté le Royaume du Maroc à ne pas extrader Hassan Al-Rabie, « compte tenu de la torture généralisée et des abus dans le système judiciaire saoudien ». «Compte tenu de la torture endémique et des violations de la légalité dans le système de justice pénale saoudien», Rabat ne devrait pas «y renvoyer de force Hassan Al Rabea et risquer d’être complice des exactions saoudiennes», a déclaré Joey Shea, chercheur sur l’Arabie saoudite au sein de l’ONG Human Rights Watch.