samedi, juillet 27, 2024
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Une franco-marocaine conteste l’interdiction du voile sur sa carte de presse

Une franco-marocaine conteste l’interdiction du voile sur sa carte de presse

France : une journaliste franco-marocaine conteste l’interdiction du port du voile voile sur sa carte de presse

Manal Fkihi, une journaliste franco-marocaine, a exprimé publiquement son intention de contester une règle en France qui interdit aux femmes qui portent le voile de le faire apparaître sur la photo de leur carte de presse. Cette démarche intervient à la suite du refus de la Commission de délivrance des cartes de presse d’accorder sa demande, une décision basée sur le fait qu’elle portait un voile sur sa photo.

Âgée de 25 ans, Manal Fkihi voit cette règle comme une forme de discrimination qui entrave sa capacité à exercer son métier de journaliste. Elle a partagé ses sentiments à ce sujet avec l’agence Reuters, en soulignant l’importance de l’acceptation des individus tels qu’ils sont.

La Commission de délivrance des cartes de presse a expliqué son refus en faisant référence à la nécessité d’adhérer aux mêmes normes que celles appliquées aux photos de passeport, où le port du voile est également interdit en France. Bien que la commission ne soit pas une entité gouvernementale, elle a fait savoir qu’elle se conforme aux mêmes normes que celles appliquées aux documents officiels lorsqu’elle accomplit ses missions pour le compte de l’État. Selon la commission, l’harmonisation avec le format des passeports permettrait d’assurer une meilleure sécurité.

Contrairement à 2021 où l’obtention d’une carte de presse avec une photo voilée était possible, cela n’est plus autorisé aujourd’hui. Manal Fkihi, la journaliste, a fait cette découverte de manière déplaisante lorsqu’elle a tenté de renouveler sa carte de presse, qu’elle avait initialement obtenue il y a trois ans.

Face à ce refus, Manal Fkihi envisage de faire appel auprès de la Commission de délivrance des cartes de presse. Si cette démarche échoue, elle a l’intention de saisir le tribunal administratif. La journaliste franco-marocaine défend fermement la notion que la carte de presse est une carte professionnelle et non une pièce d’identité. De plus, elle estime que l’interdiction qu’elle porte son voile constitue une flagrante violation de sa liberté de conscience et d’expression.

Manal Fkihi a également partagé une expérience où on lui avait proposé un poste de journaliste à la télévision, mais à la condition qu’elle retire son voile. Elle a exprimé son indignation face à cette proposition, la qualifiant d' »absurde ». Elle a déclaré : « Ils veulent nos compétences, mais sans notre identité. »

À noter que 6 associations ont demandé un changement des règles de la carte de presse, afin d’autoriser le port du voile sur la photo d’identité. Le collectif évoque une discrimination comme son avocat, Slim Ben Achour.

À noter aussi que la carte de presse n’est pas une exigence pour pratiquer le journalisme, mais elle offre des avantages significatifs aux professionnels. Elle facilite l’obtention d’une prime d’ancienneté dans les salles de rédaction et simplifie le processus d’accréditation pour les événements que les journalistes couvrent pour les médias.