lundi, mai 13, 2024
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Des nouvelles du tunnel Maroc-Espagne

DES NOUVELLES DU TUNNEL MAROC-ESPAGNE

Allocation de 2,3 millions d’euros pour le projet de tunnel entre l’Espagne et le Maroc
La Société espagnole d’études pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (Secegsa), entreprise publique espagnole en charge du projet de tunnel reliant le Royaume d’Espagne et le Royaume du Maroc par le détroit de Gibraltar, vient de recevoir une dotation financière significative de 2,3 millions d’euros. Cette allocation fait partie du Plan de redressement, de transformation et de résilience (PRTR) de l’Espagne, un programme soutenu par l’Union européenne.

Réactivation du projet après 40 ans d’attente
Pendant quatre décennies, le rêve de construire un tunnel entre l’Espagne et le Maroc est resté en suspens. Cependant, lors d’une réunion de haut niveau à Rabat début 2023, les gouvernements des deux pays ont réaffirmé leur intérêt pour la relance de ce projet. Initialement évoquée en 1979, cette liaison fixe avait été mise en attente en raison de sa complexité technique et de son coût élevé.

Historique du projet depuis les années 1980
En 1980, une déclaration commune entre Hassan II et Juan Carlos I a été signée pour promouvoir l’étude de ce projet. Deux entreprises publiques, la SNED (Société Nationale d’Études du Détroit de Gibraltar) du côté marocain et la Secegsa (Société espagnole d’études pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar) du côté espagnol, ont été créées. Malgré des dépenses considérables depuis les années 1980, aucune avancée significative n’a été réalisée dans la construction effective du tunnel. Jusqu’à présent, l’entité était principalement engagée dans des études plutôt que dans des travaux concrets.

Importance géostratégique soulignée par Raquel Sánchez
Raquel Sánchez, ancienne ministre des Transports, de la Mobilité et de l’Agenda urbain, a souligné l’importance stratégique de relancer ce projet. Elle a mis en avant son rôle crucial pour les deux pays et son impact potentiel sur les relations entre l’Europe et l’Afrique.

Plan de travail sur trois ans établi
Lors de la 43ème réunion du Comité hispano-marocain, un plan de travail sur trois ans a été convenu. Ce plan inclut une analyse approfondie de la faisabilité de la construction d’une galerie de reconnaissance. Cette galerie pourrait jouer un rôle crucial dans l’identification des caractéristiques géomécaniques du sol et, éventuellement, dans les télécommunications.

Caractéristiques du tunnel de Gibraltar
Selon la Société espagnole d’études pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar, le tunnel de Gibraltar aurait une longueur totale de 42 kilomètres, dont 27,8 kilomètres seraient situés sous l’eau. Il serait conçu pour accueillir à la fois le transport de passagers et de marchandises via une ligne ferroviaire. Les points de liaison seraient localisés à Punta Paloma, à Tarifa, et Malabata, dans la baie de Tanger. À moyen terme, le tunnel pourrait faciliter le transit annuel de plus de 13 millions de tonnes de marchandises et de 12,8 millions de passagers.




VERS UNE LIAISON STRATÉGIQUE ET DURABLE
L’allocation récente de 2,3 millions d’euros à la Société espagnole d’études pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (Secegsa) marque un pas significatif vers la concrétisation d’un projet longtemps en attente. La réactivation du projet de tunnel entre l’Espagne et le Maroc, après 40 ans de discussions et d’études, témoigne de la détermination des gouvernements des deux côtés du détroit de Gibraltar à transformer ce rêve en réalité.

L’histoire complexe du projet, initié dans les années 1980, a connu des périodes d’attente et d’efforts ponctués de déclarations communes et de créations d’entreprises publiques. Cependant, l’octroi récent de fonds dans le cadre du Plan de redressement, de transformation et de résilience de l’Espagne donne un nouvel élan au projet, désormais vu comme une initiative stratégique d’importance géostratégique et économique.

La vision de Raquel Sánchez, soulignant l’importance de cette liaison pour les relations entre l’Europe et l’Afrique, ajoute une dimension politique et économique majeure au projet. Le plan de travail sur trois ans, élaboré lors de la récente réunion du Comité hispano-marocain, montre un engagement concret à explorer la faisabilité technique et économique du tunnel.

Si le tunnel de Gibraltar voit le jour, il promet d’être bien plus qu’une simple infrastructure de transport. Avec ses 42 kilomètres de long, dont une grande partie sous l’eau, il pourrait devenir un lien vital entre les deux continents, favorisant non seulement le transit de marchandises et de passagers, mais renforçant également les liens économiques, sociaux et culturels entre l’Espagne et le Maroc.

Le financement récent, l’engagement renouvelé des gouvernements et la vision stratégique de cette liaison fixe suggèrent que le tunnel de Gibraltar pourrait enfin sortir du stade des études pour devenir une réalité tangible, témoignant de la volonté commune de créer une connexion durable entre l’Espagne et le Maroc et plus largement entre l’Europe et l’Afrique.