dimanche, avril 28, 2024
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Maroc: baisse du taux de criminalité en 2022

MAROC: BAISSE DU TAUX DE CRIMINALITÉ EN 2022, DE NOUVELLES TENDANCES ÉMERGENT

La Direction générale de la sûreté nationale a enregistré une baisse significative des indicateurs de criminalité au Maroc en 2022, doublée d’une grande célérité dans la gestion des affaires criminelles. Signe des temps, le trafic de psychotropes, la cybercriminalité et les crimes financiers sont en hausse.




Fidèle à ce qui est devenu une véritable tradition, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) rend compte de ses actions au cours de l’année 2022 en présentant un bilan détaillé de ses performances.

Ce qui ressort de prime abord à la lecture de celui-ci est la baisse spectaculaire du taux de criminalité au Maroc en cours de l’année écoulée, à la faveur d’une stratégie 2022-2026 axée sur le renforcement des capacités et des structures de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), la modernisation des outils et laboratoires de la police scientifique et technique et la consolidation du renseignement criminel, notamment en coordination avec les services de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) s’agissant des affaires complexes.

Le tout, en consacrant les droits de l’homme dans l’exercice de ses fonctions, y compris lors de l’application des mesures de garde à vue et de placement sous surveillance.




La criminalité en baisse de 30%, un taux de résolution de 94,3%

Une baisse de pas moins de 30% a été marquée en matière d’affaires criminelles enregistrées en 2022. Le nombre d’affaires traitées au cours de cette année s’est ainsi élevé à 820.274.

Celles-ci ont abouti à l’interpellation et la présentation devant les parquets généraux de 875.879 personnes.

Fait marquant, les crimes à caractère violent n’ont pas dépassé 6,59% du total des affaires traitées. Autre chiffre important, le taux record de résolution des affaires traitées, et ce, pour la sixième année consécutive.

Ce taux s’est établi à 94,34% du total des affaires présentées devant les services de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et 85,34% s’agissant des crimes violents.

Cette amélioration constante revient principalement aux efforts de développement des mécanismes d’investigation judiciaire menée par la Sûreté nationale et la consécration du rôle axial de la police scientifique et technique dans les enquêtes judiciaires menées, ainsi que la coordination étroite avec les services de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST).

À cela s’ajoute, et c’est là un indicateur important, la hausse du nombre de plaintes et dénonciations déposées par les citoyens, réduisant considérablement le nombre des «crimes de l’ombre».




Le cannabis cède la place aux psychotropes

Si, globalement, la baisse du taux de criminalité a été spectaculaire, la densification des interventions menées par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), notamment en coordination avec la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a abouti à une hausse de 8% des affaires en lien avec le trafic de drogues et psychotropes.

Quelque 92.713 affaires ont ainsi été traitées sur ce registre, aboutissant à l’arrestation de 120.725 individus, dont 241 ressortissants étrangers.

Quelque 97,71 tonnes de résine de cannabis ont été saisies (-49% par rapport à 2021), au même titre que 190,1 kg de cocaïne (-87%) et 2,8 kg d’héroïne (-5%). En revanche, les saisies de psychotropes (Ecstasy, Captagon, etc.) ont marqué un bond de 85%.

Les services de sécurité ont en effet saisi un total de 2,6 millions de comprimés psychotropes au cours de l’année.




Cybercriminalité, trafic de devises, crimes financiers: les nouvelles modes

Autre tendance à la hausse, celle de la cybercriminalité.

Le total des affaires traitées sur ce registre a été de 5.623, en hausse de 5% comparé à 2021 (5.366 affaires).

Quelque 3.966 contenus à caractère criminel ont ainsi été saisis et 1.617 personnes ont été interpellées.

Les affaires de sextorsion à travers des systèmes informatiques ont été au nombre de 417 (-17%). Les personnes arrêtées dans le cadre de ces affaires sont au nombre de 237.

Les victimes, elles, sont au nombre de 428, dont 77 ressortissants étrangers.

Véritable signe des temps, les crimes financiers marquent également un bond significatif en 2022.

Quelque 453 affaires en lien avec la corruption, l’abus de pouvoir, le détournement de biens publics et l’extorsion ont ainsi été examinées.

Ce chiffre représente une hausse de 17% par rapport à l’année dernière.

Les personnes ayant été soumises à des enquêtes dans ce cadre sont au nombre de 595, dont 296 arrêtées pour corruption et 217 pour détournement de fonds.




Ces indicateurs ont été obtenus grâce à l’effort de développement des capacités de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) dans la gestion de ces crimes, que ce soit au niveau de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) ou des quatre brigades régionales sous sa tutelle opérant à Rabat, Casablanca, Fès et Marrakech.

Le trafic de devises, l’utilisation frauduleuse des moyens de paiement et le faux-monnayage sont également en augmentation.

Comptez +17% en trafic de devises (27 affaires) et autant pour les affaires de chèques falsifiés ou sans provision (53.449 affaires), ainsi que 208 affaires de faux-monnayage.

L’équivalent en faux billets de 1,8 million de dirhams, 6,5 millions d’euros et 105.900 dollars américains a notamment été saisi.

Dans le même ordre d’idées, 39 réseaux criminels (dont 28 s’activant dans la falsification de monnaies et 11 réseaux de trafic de cartes de paiement et de crédit) ont été démantelés, aboutissant à l’arrestation de 227 personnes de différentes nationalités. Quelque 59 appareils destinés à ce genre de trafic ont également été saisis.




Les affaires de terrorisme et l’immigration clandestine en baisse

S’agissant de la lutte contre l’immigration clandestine, les services de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) ont interpellé 32.733 candidats, dont 28.146 ressortissants étrangers.

Quelque 92 réseaux criminels d’immigration irrégulière ont été démantelés et 566 trafiquants arrêtés, en hausse, là encore, de 36% par rapport à l’année 2021. Plus de 832 documents de voyage, 193 embarcations, 156 moteurs et 61 véhicules destinés à l’immigration clandestine ont été saisis.

Last but not least, concernant les efforts menés sans relâche par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) sur le registre de la lutte anti-terroriste, la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) à déféré devant le parquet quelque 20 individus soupçonnées de planifier des actes terroristes, d’en faire l’apologie ou d’extrémisme.

Ce nombre est en baisse de 23% par rapport à 2021. A noter qu’il ne comprend pas les cellules terroristes démantelées par le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), sous tutelle de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST).