dimanche, avril 28, 2024
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Le coronavirus a-t-il fuité d’un laboratoire chinois ?

Laboratoire P4 de Wuhan : l’hypothèse d’une fuite accidentelle du virus “pas écartée” à Londres




Si le coronavirus serait bel et bien d’origine animale, celui-ci aurait pu fuiter après avoir été étudié par le laboratoire P4 de Wuhan, en Chine, d’où est partie la pandémie, estiment les renseignements britanniques, cités par la presse d’outre-Manche.
Comme l’ont rapporté plusieurs titres de presse anglo-saxons, dont le Daily Mail, l’hypothèse selon laquelle le coronavirus aurait fuité du controversé laboratoire P4 de Wuhan, en Chine, n’est « plus écartée » par les services de renseignement britanniques. L’administration Johnson, quant à elle, se veut prudente et « ne reconnaît » pas ces allégations.




Une « protection minimale » entraînant « un risque important d’infection »
Les théories du complot se sont multipliées sur les réseaux sociaux pour expliquer l’origine de l’épidémie. La plus célèbre d’entre elles, selon laquelle c’est le laboratoire P4 de Wuhan, flambant neuf depuis son inauguration en 2017, qui aurait fait fuiter le virus, est finalement celles dont se rapproche le plus la version des renseignement britanniques.
Bien que d’origine animale (96% du génome est similaire à celui qui touche les chauve-souris), ce qui discrédite les théories selon lesquelles le virus aurait été fabriqué intentionnellement par l’homme, l’agent pathogène aurait pu accidentellement fuiter du laboratoire après avoir été manipulé par des chercheurs, affirme le quotidien britannique dans un article à charge.




Car malgré le haut niveau de sécurité du laboratoire, le Daily Mail fait état de rapports locaux non vérifiés révélant que des employés de l’institut auraient été infectés après avoir été aspergés de sang, signant là le point de départ de l’épidémie. En cause, selon l’expert américain en biosécurité Richard Ebright, interrogé par le tabloïd, un dispositif de sécurité de niveau 2 au lieu de 4, qui « ne fournit qu’une protection minimale » aux employés du laboratoire.
« La collecte de virus, la culture, l’isolement ou l’infection animale au niveau BSL-2 » impliquerait « un risque important d’infection » pour ceux qui s’y livrent. D’après lui, rien ne permet donc d’exclure définitivement la thèse d’un accident de laboratoire. »




La Chine a-t-elle voulu brouiller les pistes ?
Un avis partagé par David Ignatius, journaliste réputé et très introduit auprès des renseignements américains. Dans sa chronique du Washington Post, il assure être d’ailleurs rejoint dans cette analyse par certains scientifiques. « Les scientifiques n’excluent pas qu’un accident dans un laboratoire de recherche à Wuhan ait pu propager un virus mortel de chauve-souris qui avait été collecté pour étude scientifique », écrit-il. La semaine dernière, une commission parlementaire britannique avait accusé le gouvernement chinois de diffuser de la désinformation sur les origines du virus, mettant en cause des laboratoires américains, notamment.
Etait-ce là l’occasion pour Pékin de brouiller les pistes ? En 2004, une fuite d’un laboratoire chinois avait provoqué une épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (Sars), tuant une personne et en infectant neuf autres, rappelle le Daily Mail.








Tandis que Donald Trump a plusieurs fois qualifié le SARS-CoV-2 de «virus chinois», c’est l’ambassade de Chine à Paris qui a suggéré le 23 mars sur son compte Twitter que celui-ci aurait pu être élaboré dans un autre laboratoire P4, se situant aux États-Unis, à Fort Detrick.


Un renvoi de responsabilités qui tient plus de la lutte d’influence entre les deux grandes puissances rivales. Pour sa part, le général Jean-Vincent Brisset, attaché de l’Air à l’ambassade de France à Pékin pendant trois ans, estime que d’attribuer une origine volontaire au SARS-CoV-2 relève clairement du «complotisme de bas niveau».
Pourtant, les tenants de cette théorie pullulent sur Internet: la coïncidence est trop évidente, le coronavirus serait «une arme biologique parfaite». Difficile pourtant d’imaginer à qui profiterait ce crime, Pékin déplorant déjà 3.335 décès selon le bilan officiel. D’autres sources comme Radio Free Asia, un média financé par le gouvernement américain, lancent le chiffre de plus de 40.000 morts, calculant le nombre d’urnes funéraires distribuées par crématorium à Wuhan.




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