samedi, octobre 5, 2024
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Visa exigé pour les Marocains en Algérie : la réaction du Maroc

Visa exigé pour les Marocains en Algérie : la réaction du Maroc

Visas d’entrée exigés pour les Marocains se rendant en Algérie : la réponse du Maroc

La récente décision du gouvernement algérien d’imposer des visas d’entrée aux citoyens marocains, annoncée le 26 septembre 2023, s’inscrit dans une série de provocations politiques visant à maintenir une tension continue entre les deux pays. Cependant, fidèle à sa stratégie habituelle face à ce type de manœuvres, le Maroc a opté pour une posture de retenue et d’indifférence, refusant de répondre aux attaques par des mesures de réciprocité, une pratique pourtant courante dans les relations diplomatiques.

La décision algérienne a été accompagnée d’une justification officielle de la part du ministère algérien des Affaires étrangères. Selon cette version, le Maroc aurait abusé du régime d’exemption de visas pour mener des actions jugées attentatoires à la sécurité nationale algérienne. Ces accusations portent sur l’organisation présumée par le Maroc de réseaux de crime organisé, de trafic de drogue, d’êtres humains, ainsi que d’espionnage, avec l’implication supposée d’agents « sionistes » détenteurs de passeports marocains. Cette rhétorique, relayée avec insistance par les médias publics algériens, s’inscrit dans une stratégie de diabolisation du Maroc, en jouant sur des thèmes sensibles comme la sécurité nationale et l’influence étrangère.

Cette déclaration met en lumière la volonté du Maroc de ne pas céder à l’escalade diplomatique et de privilégier une politique d’ouverture envers le peuple algérien. En effet, depuis longtemps, le Royaume distingue entre le régime en place à Alger et la population algérienne, cherchant à préserver les liens historiques et culturels entre les deux peuples, malgré les tensions politiques.

Malgré l’ampleur de ces accusations, Rabat n’a pas jugé nécessaire de répondre par des mesures similaires. Une source gouvernementale citée par Le360 a confirmé que «La réciprocité n’est pas à l’ordre du jour. Le Maroc est dans une démarche d’ouverture consistant à supprimer les visas et non pas à les imposer». «La série de décisions épidermiques du régime d’Alger, Rabat les ignore. Non par peur, mais parce qu’un État raisonnable et responsable ne répond pas à des décisions puériles, illogiques et irrationnelles». «Quand on sait que l’Algérie a fermé les frontières terrestres avec le Maroc depuis 1994, fermé son ciel à tous les avions immatriculés au Maroc, interdit jusqu’aux navires transitant par le Maroc d’accoster dans les ports algériens, imposer un visa à des citoyens marocains qui n’ont nullement l’intention de faire de l’Algérie leur destination de prédilection relève de l’absurde». «L’État marocain fait le distinguo entre le régime et le peuple algérien. Il essaie de préserver le présent et de ne pas insulter l’avenir»

La stratégie algérienne, en imposant ces visas, vise également un objectif interne. En effet, au-delà de la volonté de provoquer une réaction marocaine, cette mesure semble surtout cibler la population algérienne elle-même. De nombreux Algériens, y compris des membres de la diaspora, choisissent régulièrement le Maroc comme destination de vacances, attirés par la stabilité, le dynamisme touristique et les infrastructures du Royaume. Ce mouvement a été largement alimenté par des figures publiques algériennes de premier plan qui n’hésitent pas à partager sur les réseaux sociaux leurs séjours au Maroc, renforçant l’image d’un pays accueillant et fraternel.

Ces échanges transfrontaliers, favorisés par une diaspora algérienne importante dont des stars influentes, contrecarrent la propagande anti-marocaine diffusée par les médias d’État algériens, qui dépeignent systématiquement le Maroc sous un jour très défavorable. Pour les autorités algériennes, restreindre ces déplacements permet de limiter la dissémination d’une réalité contrastant avec les récits officiels : celle d’un Maroc en plein développement, avec des infrastructures modernes et une société dynamique, des éléments qui pourraient nourrir la frustration de la population algérienne face à la situation économique et sociale de leur propre pays.

Cette tension survient également dans un contexte sportif particulier, avec la préparation de grandes compétitions internationales, telles que la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du Monde 2030 qui auront lieu au Maroc. La comparaison entre les infrastructures sportives et les projets de développement des deux pays tourne à l’avantage du Maroc, offrant un contraste frappant avec l’Algérie. Pour le régime algérien, ce contraste est une source d’inquiétude, car il risque d’exacerber le mécontentement interne et de démasquer la propagande anti-marocaine diffusée depuis des années.

Ainsi, au-delà des considérations diplomatiques, la décision d’imposer des visas aux Marocains s’inscrit dans une stratégie plus large visant à contenir les influences extérieures qui pourraient ébranler le régime en place à Alger. En fermant symboliquement ses portes aux Marocains, le gouvernement algérien cherche à maintenir un contrôle sur la perception que ses citoyens peuvent avoir de la situation régionale, tout en alimentant une rhétorique nationaliste destinée à détourner l’attention des problèmes internes.

Cette décision de l’Algérie, bien qu’elle s’inscrive dans un schéma récurrent de provocations envers le Maroc depuis plusieurs années, a des objectifs autant internes qu’externes. Cette décision de l’Algérie vise à protéger le régime algérien d’une réalité dérangeante pour son discours officiel, à savoir la prospérité croissante et l’ouverture du Maroc, un voisin qui, malgré les tensions politiques, continue de promouvoir des relations pacifiques et fraternelles.