mercredi, mai 15, 2024
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Maroc : une prof française virée pour images inappropriées

MAROC: UNE ENSEIGNANTE D’UN ÉTABLISSEMENT FRANÇAIS SUSPENDUE POUR DIFFUSION D’IMAGES ET DES DISCOURS JUGÉS INAPPROPRIÉS

Des parents d’élèves ont porté plainte en raison de la diffusion d’images et de discours considérés comme « inappropriés ».

Le Groupe scolaire unifié Honoré de Balzac de Kénitra, une ville située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Rabat, a été le théâtre d’une controverse après que deux parents d’élèves aient alerté la direction de l’établissement au sujet des propos d’une enseignante tenus devant des élèves âgés de 7 à 9 ans.

Les parents ont porté plainte fin février, reprochant à l’enseignante d’avoir diffusé des images d’hommes en train de s’embrasser lors d’une prise de parole sur l’homosexualité, mais également d’avoir évoqué l’Iran, le prophète et l’islam en général.

Leur avocat, Me Abderahim Jamai, a déclaré que « l’apologie de l’homosexualité » n’a « en aucun cas sa place dans une école », d’autant plus face à des enfants aussi jeunes.

Malgré l’absence de réaction satisfaisante de la part de l’établissement, l’affaire a pris une autre tournure après que l’Agence pour les établissements français à l’étranger ait décidé de suspendre l’enseignante de ses fonctions, pour « manquement grave dans sa posture professionnelle et ses pratiques pédagogiques », avant même la fin de la procédure judiciaire.




En effet, une enquête judiciaire a été ouverte par le ministère public près le tribunal de première instance de Kénitra sur «des faits d’apologie de comportements déviants de nature à porter atteinte aux symboles de l’islam et qui affectent les croyances religieuses des enfants les appelant à accepter les conceptions homosexuelles et à diffuser les perceptions faisant l’éloge des homosexuels».

L’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) a toutefois décidé de réagir sans attendre la fin de la procédure judiciaire en annonçant la suspension de ses fonctions l’enseignante pour «manquement grave dans sa posture professionnelle et ses pratiques pédagogiques.»

Cette décision a été prise en réaction aux propos et images jugés inappropriés, alors que l’établissement a été saisi de la situation.

Cette affaire a créé une polémique en raison de la jeunesse des élèves concernés et du contexte socioculturel marocain.

De nombreux internautes marocains ont rappelé sur les réseaux sociaux l’importance des principes de tolérance et de respect des différences.

Cependant, les parents des enfants âgés de 7 à 9 ans ont exprimé leur mécontentement à la direction de l’établissement, estimant que le cours était inapproprié en raison de l’âge des enfants.




Bien que l’homosexualité soit tolérée au Maroc, elle est considérée comme un crime passible d’un à trois ans de prison.

La question de l’homosexualité au Maroc reste un sujet tabou, dans une société qui progresse vers la modernité mais dont les coutumes et la religion musulmane s’opposent avec force au libertinisme. 

Et on est au Maroc. Il n’y a pas de « mariage pour tous » ici… 

De nombreux Marocains débattent de cette affaire en ligne et estiment que la sensibilisation des enfants à ce sujet doit être la responsabilité des parents.

Cette affaire intervient alors que les relations entre la France et le Maroc sont déjà tendues, notamment en raison de désaccords de politique régionale.

Les diplomates français auraient préféré que cette affaire ne survienne pas, d’autant plus que les écoles françaises à l’étranger sont considérées comme une vitrine de l’excellence éducative française.

À noter qu’au Maroc, bien que l’arsenal juridique national garantit la liberté individuelle, celle-ci s’oppose toujours à des lois du code pénal qui répriment et punissent des délits portant sur le non respect en public du jeûne, la consommation de l’alcool en public, l’homosexualité et les relations hétérosexuelles hors mariage.