lundi, décembre 9, 2024
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Arancha González Laya voulait éviter la colère du Maroc

Arancha González Laya voulait éviter la colère du Maroc




L’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya, a déclaré lors de sa comparution devant le juge que l’entrée en Espagne en avril dernier du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, avait été faite de manière « discrète » pour éviter la colère du Royaume du Maroc.




« L’arrivée de Brahim Ghali dans notre pays a été discrète parce que la demande venait d’un pays tiers [l’Algérie] et pouvait déranger un autre pays [le Royaume du Maroc d’une part], et parce qu’il s’agit d’une personnalité politique qui était malade et dont le droit à la vie privée devait être préservé », a déclaré Arancha González Laya lors de sa comparution au tribunal d’instruction de Saragosse.

L’ancienne ministre des Affaires étrangères et son ancien chef de cabinet, Camilo Villarino, ainsi que d’autres anciens hauts responsables du gouvernement, sont soupçonnés d’avoir facilité l’entrée de Brahim Ghali en Espagne.




Le juge Rafael Lasala, en charge du dossier, enquête pour connaître le responsable qui a autorisé l’avion médicalisé transportant le leader du Front Polisario à atterrir sur la base aérienne de Saragosse et à le dispenser des formalités douanières, en violation de la réglementation Schengen.

« Aucune vérification de son passeport n’a été effectuée », a confirmé Arancha González Laya lors de sa comparution, précisant que ce contrôle n’a pas été jugé nécessaire, d’autant que « lorsqu’un avion d’État arrive d’un pays tiers, les procédures douanières ne sont pas les mêmes que celles appliquées à un citoyen ordinaire ».

Elle a aussi reconnu aussi qu’aucune enquête n’avait été faite sur la situation judiciaire de Brahim Ghali en Espagne.




Ceci alors que plusieurs affaires le concernant étaient ouvertes à la Cour nationale.

Malgré ces aveux, l’ancienne ministre des Affaires étrangères a refusé de révéler l’identité du responsable de l’entrée de Ghali en Espagne, invoquant la loi sur les secrets officiels et un accord interdisant la publication de certaines informations relatives à la politique étrangère.

« La décision d’accueillir Ghali est politique et le fait qu’elle ait été prise dans la discrétion ne signifie pas qu’il y a eu arbitraire, illégalité ou dissimulation de la part du gouvernement » a soutenu l’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères.