Le roi Mohammed VI reçoit le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri
Le roi Mohammed VI reçoit le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri
Le roi Mohammed VI a reçu, samedi 31 juillet 2021, au Palais Royal de Fès, Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib (BAM), qui a présenté au Souverain le rapport annuel de la Banque centrale sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2020.
Dans son allocution devant le Roi, le wali de BAM a indiqué que l’année 2020 a été marquée par la propagation de la pandémie du Covid-19, dont la persistance et les répercussions continuent de peser sur le Maroc, à l’instar des autres pays à travers le monde, en précisant que conformément aux instructions de Sa Majesté le Roi, l’ensemble des parties prenantes se sont mobilisées pour y faire face et en atténuer les effets.
Durant l’année 2020, a ajouté Abdellatif Jouahri, l’économie nationale a également souffert de conditions climatiques défavorables, accusant ainsi une contraction de 6,3% et une perte de 432.000 emplois.
De plus, en conséquence du recul des ressources fiscales et de l’effort d’investissement consenti par le Trésor, le déficit budgétaire s’est alourdi à 7,6% du PIB et la dette publique a augmenté à 76,4% du PIB.
Il a, par la suite, indiqué que le déficit du compte courant est revenu à 1,5% du PIB, résultat de la forte diminution des échanges extérieurs.
Alors que les avoirs officiels de réserve de Bank Al-Maghrib se sont renforcés pour atteindre l’équivalent de plus de 7 mois d’importations de biens et services, l’inflation s’étant, quant à elle, limitée à 0,7%.
Abdellatif Jouahri a, par ailleurs, précisé que dans le cadre des efforts consentis en vue d’atténuer l’impact économique de la pandémie, Bank Al-Maghrib a abaissé à deux reprises son taux directeur, le ramenant à 1,5%, et a libéré intégralement le compte de la réserve obligatoire.
Elle a en parallèle triplé le potentiel de ses opérations de refinancement des banques, tout en répondant à l’intégralité de leurs demandes de liquidité.
De plus, Bank Al-Maghrib a mis en place de nouvelles lignes de refinancement au profit des banques participatives et des associations de microcrédit et a élargi son programme dédié aux TPME. La Banque a également allégé de manière temporaire certaines règles prudentielles.
Il a ensuite souligné que l’ensemble de ces mesures a permis d’assurer un financement adéquat de l’économie avec en particulier une nette baisse des taux d’intérêt et un rythme de croissance soutenu du crédit bancaire.
Le wali de Bank Al-Maghrib a déclaré que grâce au leadership et au suivi étroit de Sa Majesté le Roi, le Maroc traverse cette crise progressivement avec des avancées notables dans la campagne de vaccination et une nette reprise de l’économie.
Et ce, malgré les inquiétudes qui entourent l’évolution de la pandémie.
Dans ce sens, il a indiqué qu’une véritable impulsion à l’investissement et à la création d’emplois est attendue de l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et d’un recours plus conséquent aux partenariats public-privé, en plus de la mise en œuvre du plan de relance de 120 milliards de dirhams.
Sur un autre plan, Abdellatif Jouahri a précisé que les nombreux chantiers en cours, dont plusieurs sont lancés suite à des instructions royales, contribuent à cette reprise et à accélérer le rythme de croissance à plus long terme, précisant que le grand défi aujourd’hui est de réussir leur mise en œuvre de façon harmonieuse et dans les délais prévus.
L’une des plus importantes réformes dont il faut accélérer la mise en œuvre est celle du système éducatif. Au moment où toutes les évaluations rappellent ses faiblesses, la préparation de la main-d’œuvre qualifiée et de l’élite de demain devrait, selon le wali Bank Al-Maghrib, être érigée en priorité absolue.
De son côté, le chantier de la régionalisation avancée, déclare Abdellatif Jouahri, a enregistré des progrès notables.
Néanmoins, sa réussite complète reste tributaire de la disponibilité de ressources humaines de haute qualité. Il a en outre expliqué que la réforme du secteur public connaît un progrès important sur certains volets.
Elle nécessite l’accélération de la mise en œuvre de l’ensemble de ses composantes conformément aux objectifs qui lui sont fixés.
De plus, en vue de renforcer le tissu productif national, Abdellatif Jouahri a mis l’accent sur la nécessité de redoubler les efforts pour lutter contre un certain nombre de pratiques qui ont des effets négatifs sur la compétitivité de l’économie nationale. Il s’agit principalement de la concurrence déloyale, de l’évasion fiscale et des subventions publiques non rentables.
Il a par ailleurs ajouté qu’il est impératif aussi de veiller à l’application rigoureuse de la loi relative à l’instance chargée de la lutte contre la corruption. Pour le wali de BAM, le chantier qui sera l’un des plus déterminants dans l’ère post-Covid-19 est celui de la généralisation de la protection sociale que le Roi a annoncé dans son discours du Trône en 2020.
De par ses effets prévus notamment sur les niveaux de vie, la cohésion sociale et l’intégration des activités informelles, ce chantier devrait permettre au Maroc de réaliser un saut qualitatif.
Notamment en matière de développement humain, mais également en termes de compétitivité et de croissance. Pour cela, la mobilisation de tout un chacun est requise pour assurer sa réussite dans les délais prévus.
Enfin, le déploiement et l’aboutissement de l’ensemble de ces chantiers nécessitent, selon Abdellatif Jouahri, la mobilisation de l’ensemble des ressources et des capacités dont le Maroc dispose, et requièrent plus particulièrement une élite dotée du leadership nécessaire.
Cela appelle également à la contribution effective de toutes les parties prenantes dans le cadre d’une gouvernance transparente qui consacre notamment les principes de la méritocratie et de la compétence.
Avec le déploiement de l’ensemble de ces chantiers, indique le wali de BAM, le Maroc aura transformé la crise en une opportunité qui lui permettra d’enclencher un nouvel élan et de placer son économie sur un sentier de croissance forte, durable et inclusive.