dimanche, mai 19, 2024
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Suède: des enfants marocains retirés à leurs familles

SUÈDE: DES ENFANTS MAROCAINS RETIRÉS À LEURS FAMILLES

Selon Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, les services sociaux suédois ont retiré la garde des enfants de deux familles marocaines.

Le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a déclaré en réponse à une question écrite du député Abdellah Bouanou du Parti de la justice et du développement (PJD) à la Chambre des représentants que les services sociaux suédois avaient retiré deux enfants d’origine marocaine à leurs familles et les avaient placés dans des familles d’accueil.

Le député avait soulevé la question de la « souffrance de la diaspora marocaine en Suède face à la discrimination et à l’enlèvement de leurs enfants pour les placer dans des familles d’accueil chrétiennes ou homosexuelles », mentionnant que selon des estimations non officielles, « quelques dizaines de familles marocaines s’étaient vu retirer la garde de leurs enfants ».

Le ministre a confirmé que seules deux familles marocaines étaient concernées par cette affaire après enquête menée par les services de la diplomatie marocaine en contact avec l’ensemble des composantes de la diaspora marocaine en Suède, via l’ambassade du Maroc.

L’ambassade a pris contact avec les deux familles et leurs proches au Maroc pour suivre de près les deux cas.

Le ministre a précisé que les services de l’ambassade ont échangé avec les autorités suédoises pour clarifier les deux affaires et évaluer si la décision de placer les enfants loin de leur famille respecte les règles en vigueur dans le pays.

Des réunions urgentes ont également été organisées avec toutes les associations marocaines travaillant dans le domaine social en Suède.




Après des discussions avec les différents acteurs, il est apparu que le problème résultait principalement du fait qu’un grand nombre de nouveaux arrivants en Suède ne sont pas familiarisés avec les lois du pays et ont du mal à comprendre la réglementation suédoise en matière de protection des droits de l’enfant, qui est très importante pour le pays.

En outre, il existe des écarts culturels et des différences radicales dans la manière dont les deux sociétés élèvent les enfants.

Selon Nasser Bourita, en dehors des deux cas mentionnés ci-dessus, les cas où les services sociaux suédois retirent les enfants de familles marocaines sont peu fréquents.

Cela est dû au fait que la diaspora marocaine veille au respect des valeurs et des lois du pays d’accueil.

Cependant, les autorités suédoises ont été l’objet d’une polémique suscitée par certains activistes et organisations non gouvernementales islamistes, les accusant d’enlever systématiquement les enfants musulmans à leurs familles pour les confier à des familles chrétiennes.

Les publications sur les réseaux sociaux en décembre 2021 par des pages comme «Shuoun Islamiya» (Affaires islamiques) ou encore «Barnens rättigheter, mina rättigheter» (Les droits de l’enfant, mes droits) ont entraîné des manifestations organisées en février dernier dans plusieurs villes du pays, explique Nasser Bourita dans sa réponse écrite.

Cette affaire a pris de l’ampleur non seulement en Suède, mais également dans de nombreux pays arabes et musulmans.

En réponse à ces allégations, le gouvernement suédois a fermement nié, par la voix de son ministre de l’Immigration et de l’intégration, Anders Ygeman, qu’il s’agissait d’«enlèvements systématisés».




Le ministère des Affaires étrangères suédois a également confirmé ces propos.

Face à cette situation, les ambassadeurs des pays arabes et musulmans se sont réunis avec de hauts responsables dudit ministère qui ont «nié l’ensemble des accusations concernant une politique gouvernementale systématisée visant à retirer les enfants des diasporas arabes et musulmanes à leurs familles», déclare le ministre des Affaires étrangères marocain.

Les autorités suédoises ont affirmé lors des réunions avec les ambassadeurs des pays arabes et musulmans que le retrait des enfants par les services sociaux ne touche pas uniquement les familles immigrées.

Selon la réponse du ministre marocain des Affaires étrangères, les autorités suédoises ont expliqué que le retrait d’un enfant n’a lieu que lorsque de la maltraitance psychologique ou physique sont avérées, que ce soit dans les familles suédoises ou d’origine arabe ou musulmane.

La loi suédoise sur la protection de l’enfance, connue sous le nom de « LVU », est considérée comme l’une des plus rigoureuses.

Elle permet aux services sociaux de demander le placement temporaire d’un enfant en cas de maltraitance ou de négligence de ses besoins, qu’elle soit d’origine suédoise ou immigrée.

En Suède, toute suspicion de maltraitance envers un enfant doit être signalée par le personnel de l’école, de l’hôpital ou même les voisins, conformément à la loi, afin que les services sociaux puissent mener une enquête.