Maroc : vers une annulation de l’Aïd al-Adha ?
Maroc : vers une annulation de l’Aïd al-Adha ?
L’inquiétude des Marocains monte face à l’incertitude entourant la célébration de l’Aïd al-Adha cette année, en raison des préoccupations concernant l’approvisionnement en moutons pour l’abattage. Le gouvernement, quant à lui, attend les résultats du recensement du cheptel national pour prendre une décision éclairée sur le maintien ou non de la fête. Cette situation soulève de nombreuses interrogations, notamment sur l’équilibre entre l’offre et la demande en viande de mouton, particulièrement en cette période où le marché semble en tension.
Le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, a précisé que la décision finale sera prise une fois que la composition exacte du cheptel national sera connue. « La décision sera prise après avoir obtenu une vision claire de la situation du cheptel », a-t-il déclaré dans un entretien avec Al Akhbar. Il a ajouté que le recensement en cours, qui a été lancé récemment, permettra au ministère de mieux comprendre la capacité de production des éleveurs marocains et d’évaluer s’ils sont en mesure de satisfaire la demande nationale pour l’Aïd al-Adha. « Cette opération permettra d’avoir une idée précise de la disponibilité du cheptel et de la manière dont les éleveurs pourront répondre aux besoins du marché pendant cette période de forte demande », a expliqué le ministre.
En fonction des résultats du recensement, le gouvernement préparera un programme pratique et réaliste pour gérer la situation. Cette démarche impliquera également les parlementaires, qui seront consultés pour mettre en place des mesures correctives face à d’éventuels dysfonctionnements dans la gestion du marché du bétail. « Nous travaillerons sur un plan coordonné qui intègre toutes les parties prenantes afin d’assurer une gestion optimale du cheptel et des besoins du marché », a précisé El Bouari.
Mustapha Baitas, ministre délégué en charge des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, a jugé « prématurées » les rumeurs concernant une possible annulation de la célébration de l’Aïd al-Adha. Selon lui, il est trop tôt pour tirer des conclusions hâtives et les informations circulant sur ce sujet ne sont pas fondées. « Les jours à venir seront marqués par d’importants développements sur cette question », a déclaré Baitas, tout en rassurant les citoyens que le gouvernement travaille activement pour trouver des solutions pratiques et viables. Il a insisté sur le fait que le gouvernement déploie tous les efforts nécessaires pour éviter toute crise alimentaire et maintenir la stabilité du marché de la viande.
Dans cette dynamique, Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, a également pris la parole pour souligner l’importance de certaines mesures préventives. Il a appelé à « l’arrêt immédiat de la consommation excessive de viande et de l’abattage des brebis » pour préserver le cheptel national. Selon Lekjaa, ces mesures permettront au Maroc de reconstituer son cheptel et d’atteindre un équilibre des prix de la viande sur le marché. « Il est crucial de limiter l’abattage des animaux afin de garantir une offre suffisante pour la période de l’Aïd et pour les mois à venir », a-t-il expliqué.
Lekjaa a également souligné que la mise en œuvre de ces mesures est essentielle pour éviter de gaspiller les efforts déjà engagés et pour garantir une gestion durable de la situation. « Ces mesures sont nécessaires pour permettre au Maroc de mieux gérer son cheptel national et de limiter les hausses de prix sur le marché de la viande », a-t-il précisé, rappelant que des solutions temporaires telles que l’importation de viande ont été mises en place pour faire face à l’urgence, mais que ces mesures ne sont pas viables à long terme. « L’importation de viande est une solution ponctuelle. L’objectif reste de renforcer l’offre locale et de restaurer un équilibre durable entre l’offre et la demande », a-t-il insisté.
Le ministre a conclu en soulignant que la réussite de ces efforts dépendra de la contribution de toutes les parties concernées : autorités locales, éleveurs, distributeurs et citoyens. « Ce n’est qu’avec la coopération de tous que nous pourrons garantir la sécurité alimentaire, éviter une crise de la viande et maintenir la stabilité des prix sur le marché », a-t-il affirmé.