lundi, janvier 20, 2025
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Le Maroc veut fabriquer ses propres rames de train

Le Maroc veut fabriquer ses propres rames de train

Le Maroc amorce une nouvelle étape dans son ambition de développement ferroviaire avec l’annonce d’un projet d’usine destinée à la fabrication de rames de train. Ce projet stratégique a été présenté par Abdessamad Kayouh, ministre du Transport et de la Logistique, devant la Chambre des représentants. Cette initiative s’inscrit dans un double objectif : répondre aux besoins croissants du marché national et positionner le pays comme un acteur clé dans le domaine ferroviaire sur le continent africain.

Un projet à forte valeur ajoutée
L’usine prévue aura pour mission de produire divers types de rames de train, avec une priorité donnée aux trains régionaux, interurbains et métropolitains. Ce projet permettra de réduire la dépendance vis-à-vis des importations et de créer un écosystème industriel intégré autour de la filière ferroviaire. À long terme, il vise également à développer des capacités d’exportation vers d’autres marchés africains, profitant de la position géographique stratégique du Maroc et de ses accords commerciaux.

Une modernisation ambitieuse du réseau ferré
Le projet s’inscrit dans le cadre d’un contrat-programme entre l’État et l’Office national des chemins de fer (ONCF), doté d’un financement conséquent de 87 milliards de dirhams. Ce programme vise à étendre et moderniser le réseau ferré marocain. Parmi les priorités figurent le développement de la ligne à grande vitesse (TGV) et l’amélioration des lignes classiques pour répondre à la demande croissante de mobilité.

Expansion du réseau TGV : vers une meilleure connectivité
Abdessamad Kayouh a évoqué les progrès significatifs dans le développement de la ligne TGV reliant Kénitra à Marrakech. Une fois opérationnelle, cette ligne permettra de réduire considérablement le temps de trajet entre les deux villes, passant de plus de 5 heures à seulement 3 heures. Ce projet de haute importance symbolise l’engagement du Maroc à renforcer ses infrastructures de transport et à offrir des services de qualité.

Un plan stratégique à l’horizon 2040
Le ministre du Transport et de la Logistique a présenté les grandes lignes du plan de développement ferroviaire de l’Office national des chemins de fer pour 2040.
Celui-ci prévoit :
– 1 300 kilomètres de nouvelles lignes à grande vitesse pour relier davantage de grandes villes marocaines.
– 3 800 kilomètres de lignes classiques supplémentaires, avec une priorité donnée à la desserte des zones enclavées.
– Une augmentation du nombre de villes desservies, qui passera de 23 actuellement à 43.
– Une couverture accrue, permettant d’assurer le transport ferroviaire pour 87 % de la population, contre 51 % aujourd’hui.
– La création de 10 centres régionaux pour une meilleure répartition des services ferroviaires.

Choix des fournisseurs : entre continuité et opportunité
Le groupe français Alstom a déjà été sélectionné pour fournir les rames TGV. Cependant, le choix des fournisseurs pour les autres catégories de trains (notamment régionaux et interurbains) reste en cours. Ce processus reflète la volonté du Maroc d’assurer un transfert de savoir-faire et de développer des partenariats stratégiques en faveur de l’industrie locale.

Un projet porteur de transformation économique et sociale
Ce projet ferroviaire ne se limite pas à la construction d’infrastructures, mais participe également à une vision de transformation économique et sociale. En renforçant la connectivité entre les régions, le Maroc favorise le développement économique, améliore la mobilité des citoyens et contribue à la réduction des inégalités territoriales. La création d’emplois directs et indirects dans le cadre de l’usine de fabrication des rames viendra également dynamiser le tissu industriel national.

En bref…
Avec cet ambitieux projet, le Maroc se positionne comme un pionnier régional dans le domaine des infrastructures ferroviaires, tout en consolidant son rôle de hub logistique et industriel en Afrique.