Renforcement de la surveillance des frontières du Maroc
Renforcement de la surveillance des frontières du Maroc
Le Maroc intensifie ses efforts dans la surveillance de ses frontières terrestres et de ses côtes méditerranéenne et atlantique
Le Maroc prévoit un budget significatif de 5,8 milliards de dirhams dans le projet de loi de finances 2025 pour renforcer la sécurisation de ses frontières terrestres, notamment avec l’Algérie. Ces fonds visent à répondre aux défis sécuritaires croissants dans la région en mettant l’accent sur l’acquisition d’équipements militaires, le renforcement des infrastructures et l’utilisation de technologies avancées de surveillance.
Contexte et justification
Ce budget, en augmentation par rapport à l’année précédente, s’inscrit dans une démarche stratégique pour faire face aux menaces transfrontalières, telles que l’immigration clandestine, le trafic de drogue et les tentatives d’intrusion. Abdellatif Loudiyi, ministre délégué chargé de l’administration de la défense nationale, a déclaré lors des débats budgétaires que « Les crédits de performance ont augmenté par rapport à l’année précédente afin de lancer de nouveaux projets destinés à soutenir et renforcer les plans proactifs en matière de défense et de sécurité. »
Objectifs principaux
– Renforcer la surveillance des frontières terrestres et maritimes : Les efforts se concentrent sur les frontières avec l’Algérie et les côtes méditerranéennes et atlantiques, des zones stratégiques pour la sécurité nationale.
– Moderniser les infrastructures : avec l’installation de postes fixes et de points avancés tout le long des zones sensibles avec le développement de systèmes électroniques sophistiqués, intégrant des radars fixes et mobiles pour détecter tout mouvement suspect, des capteurs de vibrations capables d’identifier les intrusions potentielles et des drones de surveillance pour un contrôle aérien plus efficace.
– Mobiliser des ressources humaines et matérielles : L’armée royale et les forces de sécurité continueront de jouer un rôle central, soutenues par des technologies de pointe pour maximiser leur efficacité.
Contexte régional et implications stratégiques
La frontière tracée par la France entre le Maroc et l’Algérie, longue d’environ 1 559 kilomètres, est fermée depuis 1994, mais reste un point de tension marqué par des défis sécuritaires. En intensifiant ses efforts de surveillance, le Maroc vise à prévenir les infiltrations criminelles et terroristes et la contrebande et les réseaux de trafics illicites. De plus, cette stratégie s’inscrit dans une politique régionale plus large où le Maroc cherche à renforcer ses capacités militaires et technologiques, en cohérence avec sa géopolitique en Afrique en matière de défense et de sécurité.
Lors de son discours à l’occasion du 49ème anniversaire de la Marche verte début novembre, le roi Mohammed VI a appelé implicitement l’Algérie à renoncer aux tentatives de déstabilisation, faisant référence à ceux qui « cherchent un accès à l’océan Atlantique ». Quelques jours plus tard, le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, s’est exprimé devant le Parlement, mettant en garde contre des « signes d’escalade provenant de l’Algérie ». Il a souligné une volonté manifeste de transformer le conflit régional actuel en une confrontation directe.
Perspectives d’avenir
Le royaume entend combiner ce renforcement sécuritaire avec des mesures visant à moderniser ses capacités de défense, ce qui pourrait inclure la formation avancée des forces armées, le déploiement de nouvelles technologies pour une surveillance en temps réel et des partenariats internationaux pour l’acquisition de systèmes sophistiqués. Cette allocation budgétaire reflète la détermination du Maroc à protéger son intégrité territoriale et à répondre aux défis sécuritaires tout en adoptant une approche proactive et moderne.