samedi, décembre 14, 2024
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Les marocains expulsés d’Algérie attendent réparation depuis 1975

Les marocains expulsés d’Algérie attendent réparation depuis 1975

Le Collectif international de soutien aux familles marocaines expulsées d’Algérie en 1975 s’est réuni à Rabat le 15 novembre 2024 pour aborder les efforts en cours et les initiatives futures visant à préserver la mémoire de cet événement tragique. L’un des points centraux de la réunion a été l’évaluation des avancées de l’étude intitulée Mémoire des Marocains expulsés d’Algérie en 1975. Cette recherche, menée en collaboration avec le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Étranger (CCME) et sous la direction du professeur Mimoun Aziza, mobilise des étudiants de la Faculté de Meknès pour collecter et analyser des témoignages et des données sur cette crise humanitaire et juridique. L’objectif est de documenter les souffrances subies par les familles et de retracer leurs parcours depuis l’expulsion.

Dans le cadre des préparatifs pour marquer le 50ᵉ anniversaire de cette tragédie, prévu en 2025, le Collectif prévoit une série d’événements commémoratifs à échelle nationale et internationale. Ces initiatives auront pour but de sensibiliser l’opinion publique et de consolider les efforts en faveur de la reconnaissance des droits des victimes. À cet effet, les membres du collectif ont réitéré leur demande à l’égard des autorités algériennes, appelant ces dernières à reconnaître officiellement les violations des droits perpétrées en 1975, à présenter des excuses publiques et à indemniser les familles expulsées. Les pertes estimées des 50 000 familles marocaines expulsées par l’ancien président algérien Houari Boumédiène s’élèvent à environ 40 milliards de dollars.

Le Collectif, créé en 2021, s’est également engagé à poursuivre ses efforts pour obtenir la restitution des biens confisqués lors de l’expulsion et à travailler sur la réunification des familles marocaines encore divisées entre les deux pays. Les participants ont souligné l’importance d’une stratégie intégrée combinant plaidoyer juridique, actions médiatiques et production académique pour sensibiliser davantage à ce drame. Ils ont dénoncé le silence persistant des autorités algériennes sur cette période, ainsi que les campagnes de désinformation visant à minimiser les faits ou à détourner l’attention de cette crise historique.

Le Collectif a également insisté sur la nécessité de faire de cet événement un sujet de recherche académique approfondie, afin d’enrichir la mémoire collective et d’éclairer les nouvelles générations sur l’ampleur des injustices subies. En outre, il a exprimé son souhait de collaborer avec des organisations internationales et des institutions spécialisées dans les droits de l’homme pour porter cette cause devant des forums mondiaux.

Enfin, les membres ont souligné l’importance de consolider la mobilisation nationale en vue d’amplifier les échos de cette revendication légitime.

Ils ont rappelé que cette lutte ne se limite pas à la réparation des préjudices passés, mais vise également à construire un avenir fondé sur la justice, la vérité et la réconciliation. Cette réunion marque ainsi une étape cruciale dans le combat pour la reconnaissance des droits des victimes, tout en renforçant la détermination du Collectif à préserver la mémoire de cet épisode douloureux de l’histoire marocaine.

Le Collectif international de soutien aux familles marocaines expulsées d’Algérie en 1975 prévoit de dévoiler, à partir du 8 décembre 2024, un programme détaillé d’actions visant à inciter l’État algérien à reconnaître ses responsabilités et à réparer les préjudices moraux et financiers infligés à ces familles expulsées le 18 décembre 1975 en réaction à la Marche verte qu’avait organisée le Maroc le 6 novembre de la même année pour récupérer son Sahara atlantique occupé par l’Espagne. C’est la raison pour laquelle cette expulsion massive en 48 heures a été appelée la « Marche Noire ».

En bref…
Ces mesures répondent à l’expulsion forcée de ces 50.000 familles résidant en Algérie (certaines depuis plusieurs générations), chassées manu militari le jour de l’Aid El Kebir, pour la seule raison de leur nationalité marocaine.
À noter que parmi ces familles se trouvaient des couples mixtes. Le régime algérien a donc aussi expulsé… des algériens.