mardi, mai 14, 2024
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Gaza: l’armée la plus morale au monde poursuit ses bombardements

GAZA : POURSUITE DES BOMBARDEMENTS ISRAÉLIENS

Les frappes de l’armée israélienne se sont intensifiées ces derniers jours sur Gaza, pendant que l’aide internationale arrive au compte-gouttes via l’Égypte. Deux nouvelles otages ont été libérées par le mouvement palestinien Hamas, sommé par les États-Unis de relâcher toutes les personnes retenues avant toute discussion sur une trêve.

Les otages doivent être libérés, ensuite on pourra disuter», a déclaré le président américain Joe Biden. Deux nouvelles otages israéliennes ont été libérées lundi soir par le Hamas, trois jours après celle d’une Américaine et de sa fille. Environ 220 otages et prisonniers israéliens, étrangers ou binationaux, ont été recensés par Israël.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël, la plupart des civils, selon les autorités, depuis l’attaque du Hamas. Et 5.087 Palestiniens, en majorité des civils dont 2.055 enfants, ont été tués par les bombardements de l’armée la plus morale du monde depuis le 7 octobre, selon les autorités locales.

Israël a promis d’«anéantir» le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, assujettie depuis à un blocus israélien. À rappeler qu’en septembre 2005, l’armée israélienne s’en était retirée, après trente-huit années d’occupation. «Nous voulons démanteler complètement le Hamas, ses dirigeants, sa branche militaire et ses mécanismes de fonctionnement», a déclaré le chef d’état-major israélien Herzi Halevi dans une vidéo postée sur X.

Les frappes israéliennes se sont intensifiées ces derniers jours sur l’enclave de 362 km2 où s’entassent 2,4 millions de Palestiniens, soumis en outre à un siège imposé depuis le 9 octobre par Israël qui les prive de nourriture, d’eau, d’électricité, de carburant, de médicaments,… (de tout en fait). En février 2009, le président français Nicolas Sarkozy, peu suspect d’hostilité envers l’État hébreu, avait qualifié Gaza de « plus grande prison à ciel ouvert du monde ».

L’aide internationale a commencé à arriver au compte-gouttes depuis samedi via l’Égypte. Lundi, un troisième convoi a franchi la frontière à Rafah, seul point de passage vers Gaza qui ne soit pas sous contrôle israélien. Au total, une cinquantaine de camions ont pu entrer en trois jours, alors qu’il en faudrait selon l’ONU au moins 100 par jour.




35 humanitaires tués

Les États-Unis, qui ont obtenu l’accord d’Israël et de l’Égypte pour laisser passer l’aide, ont annoncé dimanche «qu’il y aurait dorénavant un flux continu», toujours attendue. Mais pour le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, il faut «plus d’aide, plus rapidement» ainsi qu’une «pause humanitaire» pour permettre sa distribution.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a lui aussi appelé lundi à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» à Gaza, alors que 35 travailleurs humanitaires y ont été tués par les bombardements israéliens depuis le début du conflit, dont six au cours des dernières 24 heures.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, dont le pays n’a pas condamné explicitement l’attaque du Hamas, a dit lundi à son homologue israélien que «tous les pays (avaient) le droit de se défendre», mais qu’il fallait «respecter le droit humanitaire international et protéger la sécurité des civils».

L’armée israélienne continue ses préparatifs en vue d’une offensive terrestre, massant des soldats aux abords de la bande de Gaza. Cette perspective inquiète la communauté internationale qui redoute un embrasement du conflit.

Frappes sur le sud de Gaza et nettoyage ethnique

Depuis le 15 octobre, l’armée israélienne somme les civils du nord de la bande de Gaza, où les bombardements sont les plus intenses, à fuir vers le sud. Toutefois, les frappes continuent aussi de toucher le sud, proche de la frontière égyptienne, où les déplacés sont massés par centaines de milliers. À noter que la définition d’un nettoyage ethnique est une tentative de création de zones géographiques à homogénéité ethnique par la violence, la déportation ou le déplacement forcé, ce qui est le cas.

La situation humanitaire est « catastrophique », a averti l’ONU, avec au moins 1,4 million de Palestiniens qui ont fui leur foyer. À Rafah, des hommes remplissaient d’eau des bidons en plastique depuis des citernes, pendant que d’autres fouillaient les ruines d’un bâtiment détruit par une frappe, à la recherche de survivants.