lundi, avril 29, 2024
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Voici pourquoi Abdel Zahiri a été expulsé au Maroc

VOICI POURQUOI ABDEL ZAHIRI A ÉTÉ EXPULSÉ AU MAROC

Le 14 juin dernier, Abdel Zahiri, un « agitateur » et militant d’extrême-gauche bien connu à Avignon, âgé de 44 ans, a été expulsé sur ordre du gouvernement français.

Il serait complotiste, anti-sioniste, antisémite, ancien membre actif du mouvement des gilets jaunes, proche des idées de Dieudonné, de Soral, soutien de Tarik Ramadan pendant ses procès, etc.

D’origine marocaine et fiché S, il était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français, bien qu’il soit arrivé en France il y a plus de 40 ans, à l’âge de seulement 3 ans.

C’est un ancien porte-parole du collectif Vaucluse-Palestine.

Au fil du temps, il s’est fait remarquer par plusieurs condamnations.

Il avait été condamné à une peine de quatre mois de prison ferme pour avoir proféré des menaces à l’encontre d’un commissaire de police.

De plus, il avait également écopé d’une condamnation à trois mois avec sursis pour entrave à la circulation et mise en danger de la vie d’autrui sur l’autoroute A7, comme l’a rapporté le journal quotidien de la presse écrite française régionale Le Dauphiné.

Suite à ces événements, Abdel Zahiri avait progressivement réduit sa présence dans les manifestations physiques pour se consacrer davantage à des activités en ligne.




Il menait des interviews de personnalités accusées de propager des propos taxés de complotistes, ce qui suscitait souvent la controverse.

Depuis le mois de mars dernier, Abdel Zahiri était assigné à résidence après l’émission d’un arrêté d’expulsion à son encontre.

Cependant, il n’a pris aucune initiative pour organiser son départ vers le Maroc ni pour obtenir un duplicata de son passeport perdu.

L’arrêté d’expulsion mentionnait un « risque de soustraction à la mesure d’expulsion » et qualifiait ses agissements de « menace pour l’ordre public ».

Le 12 juin, les autorités ont procédé à l’interpellation d’Abdel Zahiri à son domicile.

Il a ensuite été conduit au centre de rétention administrative de Nîmes avant d’être embarqué dans un avion à destination de Casablanca le 14 juin.

L’avocat d’Abdel Zahiri, Me Samir Hamroun, exprime des inquiétudes quant au sort de son client au Maroc, un pays qu’il ne connaît pas et où il n’a ni famille ni attaches personnelles.

Une audience devant le tribunal administratif de Paris est prévue afin de déterminer si Abdel Zahiri, qui est marié et père de deux enfants, pourra être autorisé à revenir en France.




Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le militant a exprimé ses doutes quant à la justification de la décision française, qu’il estime floue.

Cette décision intervient dans un contexte de crise diplomatique entre Paris et Rabat.

Selon Mohamed Al Nachtaoui, expert en relations internationales, la décision judiciaire française « revêt un caractère purement politique, car elle soumet les relations franco-marocaines à une pression continue ».

Dans une déclaration à Hespress, l’expert affirme que cette affaire n’est qu’une forme de vengeance pour « ses prises de position embarrassantes à l’égard du gouvernement français, dans le cadre de la politique de gestion des crises internes à l’étranger ».

Il souligne également que « les relations entre le Royaume du Maroc et la France ne peuvent plus tolérer de nouveaux chocs », expliquant que « l’expulsion de Zahiri par les autorités françaises contredit les prétentions de Paris en matière de droits de l’homme et de liberté d’expression ».




De son côté, Abbas El Ouardi, professeur de droit public à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat, s’interroge sur « les raisons qui ont empêché la France de maintenir l’intéressé sur son territoire et d’insister sur son expulsion vers le Royaume du Maroc, alors que les relations connaissent des turbulences constantes ».

Abbas El Ouardi affirme que « la France insiste pour exploiter les affaires judiciaires impliquant des ressortissants marocains afin de canaliser ses positions hostiles envers les immigrants marocains, ce qui s’est souvent produit ces dernières années ».

Selon le professeur de droit public, ces expulsions répétées de personnes d’origine marocaine nuisent à l’image de la France en matière de droits de l’homme et portent atteinte à ses déclarations de défense des droits de l’homme, qu’elle utilise tant à l’échelle nationale qu’internationale pour s’ingérer dans la souveraineté d’autres pays au service de ses propres intérêts.