Abdeslam Ouaddou réclame près de 10 millions de dirhams au MC Oujda
Abdeslam Ouaddou réclame près de 10 millions de dirhams au MC Oujda
Licencié en janvier 2021 de son poste d’entraîneur de la Mouloudia d’Oujda (MCO), l’ancien international marocain Abdeslam Ouaddou entend obtenir réparation auprès des instances compétentes à savoir la Chambre nationale de résolution de litiges (CNRL) et la Fédération royale marocaine de football (FRMF) en première instance, et réclame près d’un milliard de centimes au club.
Après avoir dirigé deux matchs seulement, Ouaddou a été remercié par la direction du club marocain MCO, le 6 janvier dernier, lui qui s’était engagé pour 4 saisons, dénonçant ainsi un licenciement «sans motif» et accusant le président du club, Mohamed Houar, d’avoir manqué à ses engagements contractuels.
Un an après l’éclatement de cette affaire, Abdeslam Ouaddou compte demander réparation à son ancien employeur.
En effet, dans une présentation synthétique de l’affaire A. Ouaddou/MCO, l’avocat de l’ex-international marocain, Me Alexis Rutman, explique en détail ce qui s’est passé entre les deux parties et revient sur les réclamations de son client.
«À l’origine, M. Ouaddou s’est vu offrir par le Président du Club MCO une formidable opportunité de mettre en place, en qualité de Manager Général, Entraîneur principal de l’Équipe Senior et Responsable du développement du secteur sportif (école de foot, préformation et formation), un projet ambitieux au sein du Club, en s’appuyant notamment sur ses expériences en Europe.
L’objectif commun des parties était alors de permettre au Club MCO de se structurer et de se professionnaliser en se donnant les moyens humains, logistiques, financiers et sportifs d’atteindre certains objectifs sportifs.
Malheureusement, les espoirs de Monsieur Ouaddou ont été très rapidement douchés et le retour à la réalité a été brutal», avance l’avocat.
Violation des engagements contractuels par le MCO
Ainsi, et dès l’embauche d’Abdeslam Ouaddou en octobre 2020 jusqu’à son éviction brutale en janvier 2021, la même note explique que «le MCO a systématiquement violé les engagements contractuels pris à son égard (arriérés de salaires, non prise en charge des avantages en nature convenus, non-remboursement de frais, absence d’assurance, etc) avancés par M. Ouaddou.»
Dans un climat ainsi devenu vite «irrespirable», souligne l’avocat, M. Ouaddou a néanmoins mis tout en œuvre pour accomplir sa mission, précisé la même source.
«Alors que, à mi-décembre, M. Ouaddou était en arrêt de travail et en avait justifié, le Club MCO a sciemment diligenté, en son absence, une procédure disciplinaire à son encontre, le privant ainsi de la possibilité de se présenter devant le Conseil Disciplinaire du MCO afin de présenter sa défense.
Par la suite, le Club MCO a unilatéralement résilié le contrat de travail de M. Ouaddou sans mentionner le moindre motif dans son courrier de notification», explique la note.
Entre-temps, poursuit la même source, «le Club MCO a tenté d’imposer à M. Ouaddou une modification radicale de son contrat de travail, qui aurait notamment conduit, si elle avait été acceptée par M. Ouaddou, à réduire à 9 mois la durée de son contrat de travail (avec un terme au 30 juin 2021 au lieu du 30 juin 2024), ce qui bien évidemment était purement et simplement inacceptable», estime l’avocat dans sa note.
Ayant refusé de manière «légitime» une telle «proposition» de la part du Club MCO, ce dernier a pris la décision de résilier son contrat de manière unilatérale, sans même prendre le soin de mentionner le moindre motif, rappelle la note.
Dans ce sens, la note de l’avocat annonce que l’ex-international marocain entend obtenir réparation auprès des instances compétences, à savoir la CNRL de la FRMF en première instance, et a donc sollicité la condamnation du Club MCO à lui payer notamment «les arriérés de salaires et autres avantages contractuels dus par le Club MCO au titre de la période comprise entre la date de prise d’effet du contrat de travail et la date de rupture dudit contrat de travail.»
Abdeslam Ouaddou réclame également des «dommages et intérêts en réparation du préjudice financier et professionnel qu’il a subi, correspondant à l’intégralité des rémunérations restant à courir entre la date de rupture du contrat de travail et son terme originel» ainsi que «des dommages et intérêts en réparation du préjudice moral qu’il a subi à raison des agissements inacceptables du Club MCO à son endroit».
Au travers de son combat, Abdeslam Ouaddou «espère vivement que la CNRL de la FRMF fera passer un message aux Clubs sur la nécessité absolue de respecter à la lettre les contrats de travail conclus avec leurs salariés (joueurs, staff, autres fonctions), à commencer par leur obligation principale de paiement du salaire, étant ici précisé que, pour sa part, M. Oouaddou n’a in fine jamais perçu le moindre dirham de salaire de la part du Club MCO», soulève l’avocat dans sa note.
Plus encore, la même source estime que c’est l’occasion pour la CNRL de «rappeler qu’un contrat de travail ne peut être rompu unilatéralement par l’employeur que dans le respect des dispositions légales applicables.
Faute de quoi tout salarié est en droit d’obtenir réparation intégrale du préjudice que lui cause une rupture illégitime de son contrat de travail.»
Enfin, la note soutient qu’il est «de notoriété publique que la FRMF est très sensible à ces problématiques pour le moins sensibles» rappelant «qu’à plusieurs reprises au cours des années écoulées, elle a notamment imposé aux Clubs certaines mesures afin de renforcer et préservé les droits des joueurs au sein des Clubs.»
S’agissant des instances compétentes de la FIFA et plus encore du Tribunal Arbitral du Sport à Lausanne, la note de l’avocat précise qu’Abdeslam Ouaddou se réserve, le cas échéant, la possibilité de faire appel le moment venu auprès de ses instances, qui sont «tout autant sensibles, accordant une place prépondérante au principe fondamental de la stabilité contractuelle.»
Aujourd’hui, la requête des dommages réclamés par l’ex-international marocain est devant la Chambre des litiges de la FRMF, indique son avocat.