Site icon LPJM

Dessalement d’eau de mer au Maroc : un plan national d’envergure

Maroc station dessalement eau de mer océan eau potable

Maroc station dessalement eau de mer océan eau potable

Le ministre Nizar Baraka annonce que 60 % des besoins en eau potable du Maroc seront assurés par le dessalement d’ici 2030, grâce à un programme national massif reposant sur les énergies renouvelables. Un virage stratégique pour sécuriser les ressources hydriques face au changement climatique.

Maroc : 60 % de l’eau potable sera issue du dessalement d’ici 2030, annonce Nizar Baraka

Un tournant stratégique pour la souveraineté hydrique du Royaume

Le Maroc s’apprête à franchir une étape décisive dans sa politique de gestion de l’eau. Selon Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, 60 % des besoins nationaux en eau potable seront couverts par les usines de dessalementd’ici 2030, contre seulement 25 % actuellement. Cette annonce majeure a été formulée à Marrakech lors du Congrès mondial de l’eau, un rendez-vous international qui a souligné l’urgence pour les pays confrontés au stress hydrique d’accélérer leur transition vers des solutions durables.

Un programme ambitieux : 1,7 milliard de m³ d’eau dessalée par an

Le ministre a détaillé un plan national d’envergure visant à produire 1,7 milliard de mètres cubes d’eau dessalée par an d’ici 2030. Cette augmentation spectaculaire sera rendue possible grâce aux projets déjà en cours et aux nouvelles stations dont les appels d’offres seront lancés dès 2026. Ce programme vise à répondre aux besoins croissants des populations urbaines, de l’agriculture et de l’industrie, particulièrement dans un contexte de sécheresses répétées.

Tiznit accueillera la plus grande usine du Royaume

Parmi les projets phares, la nouvelle station prévue près de Tiznit représente le plus grand investissement du programme. Avec 10 milliards de dirhams mobilisés et une capacité totale de 350 millions de m³, cette installation est destinée à sécuriser l’approvisionnement en eau des principaux centres urbains du Sud agricole ainsi que des zones cultivées.
Selon Nizar Baraka, les études techniques sont déjà en cours, et l’appel d’offres devrait être lancé à la mi-2026.

De nouvelles stations à Nador, Tanger, Rabat et Tantan

Le plan inclut également de nouvelles unités à Nador, Tanger et Rabat, réalisées en partenariat avec le géant français Veolia, déjà actif dans la gestion de l’eau au Maroc.
À Tantan, le gouvernement envisage un projet inédit consistant à associer une station de dessalement à un port dédié à l’exportation d’hydrogène vert et d’ammoniac, un secteur stratégique dans la transition énergétique mondiale.

Un réseau en pleine expansion

Le Royaume exploite aujourd’hui 17 usines de dessalement, assurant une production annuelle de 345 millions de m³.
Quatre nouvelles stations sont actuellement en construction, ce qui ajoutera 540 millions de m³ supplémentaires d’ici 2027. Parmi ces unités figure une grande méga-installation à Casablanca, essentielle pour sécuriser l’approvisionnement de la plus grande métropole du pays.

Une production 100 % alimentée par les énergies renouvelables

Nizar Baraka a insisté sur la dimension écologique du projet :
« Toutes les nouvelles usines de dessalement seront alimentées exclusivement par des énergies renouvelables », a-t-il affirmé, soulignant l’alignement parfait entre ce programme et les engagements climatiques du Maroc.
Cette orientation renforce la stratégie nationale visant à réduire la dépendance aux énergies fossiles tout en garantissant un accès stable et durable à l’eau potable.

Lutter contre l’évaporation dans les barrages grâce à l’innovation

Le ministre a également alerté sur un phénomène aggravé par les vagues de chaleur : jusqu’à 30 % des ressources stockées dans les barrages s’évaporent chaque année.
Pour contrer cette perte considérable, le Maroc teste actuellement des panneaux solaires flottants, notamment sur un barrage près de Tanger. Si les résultats sont concluants, cette technologie sera déployée dans les barrages du Sud et des régions montagneuses, où l’évaporation est particulièrement élevée.

Une transformation profonde de la politique de l’eau

À travers ce programme massif de dessalement, le Maroc engage une révolution hydrique. L’objectif est multiple :
assurer la sécurité nationale en eau, protéger la production agricole, accompagner la croissance démographique et inscrire la gestion des ressources hydriques dans un modèle durable adossé aux énergies renouvelables.
En plaçant l’innovation technologique et la résilience climatique au cœur de sa stratégie, le Royaume s’affirme comme l’un des pays les plus proactifs de la région face au défi mondial de la rareté de l’eau.

Quitter la version mobile