ONU : le Maroc rappelle la proclamation de l’État kabyle
ONU : le Maroc rappelle la proclamation de l’État kabyle
Le Maroc a récemment intensifié son soutien aux revendications du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) au sein de la Troisième Commission de l’ONU, spécialisée dans les questions sociales, humanitaires et culturelles. Lors d’une session tenue en octobre 2024, une diplomate marocaine a évoqué la proclamation symbolique de l’État kabyle, qui a eu lieu le 20 avril devant le siège de l’ONU à New York, une initiative marquant un tournant dans le soutien diplomatique affiché par le Royaume envers le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie.
Contexte et position du Maroc
Cette prise de parole intervient alors que le Maroc adopte une position plus proactive en faveur de l’autodétermination du peuple kabyle, en réponse aux critiques algériennes sur le Sahara occidental marocain. Non contente d’avoir gardé le Sahara oriental historiquement marocain annexé par la France pour l’Algérie française, l’Algérie veut un bout du Sahara occidental marocain en se servant de son proxy qui se fait appeler « polisario » pour avoir un accès à l’Atlantique. « Son Sahara » acquis sournoisement ne lui sert quasiment à rien vu son enclavement.
Dans une déclaration directe, la diplomate marocaine a accusé le « régime algérien » de mener une politique de répression à l’égard de la Kabylie, utilisant la violence et la répression pour restreindre leur liberté. Elle a souligné que les Kabyles, « ayant une histoire de 9 000 ans », devraient pouvoir disposer de leur avenir de manière souveraine, une déclaration qui vise à rappeler le droit à l’autodétermination des peuples autochtones selon les normes internationales.
Les relations Maroco-Algériennes et l’appel à la communauté internationale
La question kabyle est depuis longtemps une source de tensions pour l’Algérie. L’intervention marocaine à l’ONU, explicitement critique du traitement des Kabyles par Alger, marque un tournant. Le Royaume appelle la communauté internationale, et en particulier les Nations Unies, à prendre position face à la répression exercée contre les Kabyles. Dans ce contexte, la diplomate marocaine a appelé à « une réaction ferme de la communauté internationale », soulignant l’absence de soutien envers cette population historiquement marginalisée.
Le soutien du Maroc au mouvement Kabyle : un engagement renforcé
Le président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, Ferhat Mehenni, qui milite pour la reconnaissance de l’État kabyle, a sollicité l’appui du Maroc depuis plusieurs années. Sa présence en avril à une conférence organisée par l’ONU pour les peuples autochtones montre l’ampleur de l’intérêt international croissant pour la question kabyle. Ce soutien du Maroc envers le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, incluant la proclamation symbolique de l’État kabyle, représente un positionnement stratégique qui vise non seulement à répondre aux attaques diplomatiques algériennes mais aussi à s’aligner sur les principes d’autodétermination reconnus par l’ONU.
Impact et perspectives pour la question Kabyle
Cette prise de position pourrait favoriser une réévaluation de la question kabyle dans les instances internationales, tout en amplifiant la pression sur le régime « politico »-militaire Algérien. Le Maroc, en dénonçant la « politique terroriste » de l’Algérie envers les Kabyles, semble vouloir attirer davantage l’attention sur les droits des minorités en Algérie. La diplomate marocaine a rappelé l’importance pour les peuples autochtones, comme les Kabyles, de disposer de leurs propres structures de gouvernance et d’un financement adéquat pour leurs activités culturelles et économiques autonomes. «Les peuples autochtones, dans l’exercice de leur droit à l’autodétermination, ont le droit d’être autonomes et de s’administrer eux-mêmes pour tout ce qui touche à leurs affaires intérieures et locales, ainsi que de disposer des moyens de financer leurs activités autonomes».
En bref…
Le soutien renouvelé du Maroc à la cause kabyle pourrait avoir des implications majeures dans les relations entre les deux pays, déjà marquées par des tensions alimentés par l’Algérie autour du conflit artificiel du Sahara occidental. En s’appuyant sur les principes de l’ONU en matière de droits des peuples autochtones, le Royaume semble non seulement défendre le droit des Kabyles à l’autodétermination, mais aussi renforcer sa position diplomatique par rapport à ses échanges avec l’Algérie sur la scène internationale.