samedi, octobre 5, 2024
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Des forces du Maroc dans le corridor de Philadelphie ?

Une coalition avec le Maroc pour sécuriser le corridor de Philadelphie ?

Le Maroc pourrait faire partie de la coalition de forces arabes pour sécuriser le corridor de Philadelphie

Abou Dhabi a récemment proposé au gouvernement égyptien de déployer une coalition de forces arabes pour sécuriser le corridor de Philadelphie, une zone stratégique située entre l’Égypte et la bande de Gaza, qui est actuellement sous le contrôle de l’armée israélienne. Cette initiative vise à établir une présence militaire arabe dans la région pour assurer la sécurité et la stabilité, et pourrait marquer un tournant important dans la gestion des frontières entre l’Égypte et Gaza, en particulier dans le contexte du conflit israélo-palestinien.

Les Émirats arabes unis sont à l’origine de cette proposition, et leur plan inclut la participation de plusieurs pays arabes, notamment le Maroc, la Mauritanie et Djibouti. Ces trois nations sont envisagées pour constituer le noyau d’une coalition militaire qui pourrait jouer un rôle central dans cette initiative. Les discussions sur ce projet ont déjà été entamées avec les gouvernements de ces pays, selon des informations révélées par **Al-Arabi Al-Jadid**, un journal qatari basé à Londres. Cette initiative représente une nouvelle approche de la gestion des tensions régionales, en mettant l’accent sur une réponse collective des États arabes, plutôt que sur une intervention internationale plus large.

Depuis le début de la guerre à Gaza, qui a éclaté le 7 octobre 2023 après une série d’attaques et de contre-attaques entre Israël et les groupes armés palestiniens, le Maroc a été mentionné à plusieurs reprises dans les cercles diplomatiques internationaux. L’administration Biden et le gouvernement israélien ont évoqué l’idée que le royaume pourrait jouer un rôle clé dans une future force de maintien de la paix en Palestine. Cette suggestion repose en grande partie sur la stature diplomatique du Maroc, qui entretient des relations diplomatiques stables avec Israël depuis la normalisation de leurs liens dans le cadre des accords d’Abraham en 2020. Le rôle du Maroc dans la région pourrait s’étendre au-delà du simple maintien de la paix, contribuant potentiellement à des initiatives plus larges de stabilisation et de reconstruction.

L’idée de déployer une force arabe n’est pas nouvelle. En octobre 2023, Ehud Barak, ancien Premier ministre d’Israël de gauche (1999-2001), avait déjà proposé le déploiement d’une telle force pour intervenir directement dans la bande de Gaza. Barak avait suggéré que des pays arabes ayant des relations diplomatiques avec Israël, comme l’Égypte, le Maroc et les Émirats arabes unis, pourraient être des acteurs clés dans cette initiative. L’objectif principal de cette force serait de sécuriser la frontière israélienne avec la bande de Gaza, tout en assurant une certaine stabilité dans la région. L’implication de ces nations, avec leurs relations diplomatiques officielles avec Israël, pourrait faciliter la mise en place d’une telle force.

Cette proposition s’inscrit également dans le cadre de discussions plus larges sur le déploiement de forces de maintien de la paix dans les territoires palestiniens. Il est important de rappeler que, lors du 33e sommet arabe ordinaire tenu à Bahreïn le 16 mai 2023, les dirigeants arabes avaient appelé à l’envoi de forces internationales pour protéger les territoires palestiniens. Dans la déclaration finale de ce sommet, les États membres avaient explicitement soutenu le déploiement de « forces internationales de protection et de maintien de la paix des Nations unies » dans les territoires occupés. Cet appel faisait écho à une longue histoire de propositions visant à établir une force multinationale qui pourrait jouer un rôle dans la protection des Palestiniens et dans la médiation du conflit israélo-palestinien.

Cette dynamique souligne l’évolution des relations diplomatiques entre Israël et certains pays arabes, ainsi que leur potentiel et volonté collective de contribuer activement à des solutions régionales.




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