lundi, octobre 14, 2024
InternationalSociété

Gaza: plus de 9000 personnes, dont 3760 enfants, tuées par Israël

GAZA: PLUS DE 9000 PERSONNES, DONT 3760 ENFANTS, TUÉES PAR ISRAËL

Israël a annoncé avoir encerclé la ville de Gaza après une semaine de combats au sol et des frappes meurtrières sur le territoire palestinien. Arrivé ce vendredi matin à Tel-Aviv, le secrétaire d’État américain Antony Blinken entend notamment parler avec Benyamin Netanyahou de «mesures concrètes» pour épargner les civils palestiniens.

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken débute sa deuxième tournée au Proche-Orient depuis le début de la guerre, sur fond de craintes d’un embrasement régional. Arrivé ce vendredi matin à Tel-Aviv, où il doit s’entretenir avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, il entend notamment faire pression sur Israël pour assurer la protection des civils palestiniens. «Nous allons parler de mesures concrètes qui peuvent et doivent être prises pour minimiser les dommages causés aux hommes, aux femmes et aux enfants de Gaza», a-t-il déclaré.

Les 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza vivent sous les bombardements israéliens depuis l’attaque du Hamas en Israël. Selon les autorités locales, plus de 9.000 personnes, en grande majorité des civils, dont 3.760 enfants, ont depuis été tuées par les frappes israéliennes.

Après une semaine de combats au sol dans le nord du territoire, les soldats israéliens ont «achevé l’encerclement de la ville de Gaza», a annoncé le porte-parole de l’armée Daniel Hagari. «Nous sommes au cœur de la campagne (militaire), nos succès sont impressionnants», a affirméle Premier ministre israélien, qui a toutefois reconnu qu’Israël enregistre des «pertes douloureuses», l’armée faisant état de 332 soldats tués depuis le 7 octobre.

Pour la branche armée du Hamas, «Gaza constituera une malédiction pour Israël». Les Israéliens doivent s’attendre au «retour de davantage de (leurs) soldats dans des sacs noirs», a averti jeudi le porte-parole des brigades al-Qassam.

Depuis la mi-octobre, l’armée israélienne appelle la population à fuir le nord de la bande de Gaza, notamment la ville de Gaza, très densément peuplée, où les bombardements ont rasé des quartiers entiers. L’armée la plus morale du monde appelle la population à fuir le nord vers le sud.  Mais les bombardements se poursuivent aussi sur le sud du territoire palestinien…

«Nous avons vu des choses que nous n’avions jamais vues auparavant, cette guerre est la pire que le peuple palestinien ait connue», a dit à l’AFP Shams Shaath, détentrice d’un passeport américain, qui patientait au poste-frontière de Rafah, au sud de la bande de Gaza, dans l’attente d’une évacuation vers l’Égypte voisine.

Dans la ville de Gaza, des habitants sont venus chercher refuge près de l’hôpital Al-Qods. «Ce n’est pas une vie. Nous avons besoin d’un endroit sûr pour nos enfants», a raconté à l’AFP Hiyam Shamlakh, 50 ans. «Tout le monde est terrifié. Les enfants, les femmes, les personnes âgées».

Jeudi, selon l’ONU, 60 Palestiniens blessés ainsi que quelque 400 étrangers ont pu quitter Gaza via Rafah, seule fenêtre sur le monde pour la plus grande prison à ciel ouvert du monde totalement assiégée par Israël et plongée dans une situation humanitaire catastrophique. L’Égypte a affirmé se préparer à accueillir jusqu’à 7.000 étrangers. Israël a par ailleurs annoncé déporter à Gaza tous les travailleurs gazaouis qui se trouvaient sur son sol au moment de l’attaque du Hamas, soit près de 4.000 personnes.

Les craintes d’un embrasement régional sont au plus haut. Israël a annoncé avoir mené une «vaste frappe» jeudi dans le sud du Liban sur des cibles du Hezbollah, qui a fait quatre morts, en riposte à des tirs qui ont visé son territoire. Le puissant chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, doit notamment s’exprimer ce vendredi pour la première fois depuis le début du conflit et indiquer si sa formation, soutenue par l’Iran, entrera de plain-pied dans le conflit.

En Cisjordanie occupée, plus de 130 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon l’Autorité palestinienne. De nouvelles manifestations sont prévues à travers en Cisjordanie en marge de la prière du vendredi.

Depuis le 9 octobre, le «siège complet» imposé par Israël à la bande de Gaza prive la population de livraisons d’eau, de nourriture d’électricité, de gaz, de carburant (de tout en fait). La plus grande prison à ciel ouvert du monde était déjà soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis 2007.

Plus de 370 camions d’aide humanitaire sont arrivés depuis le 21 octobre selon l’ONU, qui réclame une aide plus massive. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a affirmé jeudi que 14 hôpitaux sur un total de 36 et deux centres spécialisés n’étaient plus opérationnels, en raison de la guerre et du manque de carburant.

Des frappes israéliennes, mardi et mercredi, sur le camp de réfugiés de Jabaliya, le plus grand de la bande de Gaza, ont fait 195 morts et 120 disparus, selon le Hamas. Le Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a estimé que les bombardements sur ce camp, qui abrite 116.000 réfugiés, pourraient constituer «des crimes de guerre».

Par ailleurs, des experts de l’ONU, dont la rapporteure spéciale sur la situation des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés, ont estimé jeudi que le peuple palestinien «court un grave risque de génocide».