lundi, avril 29, 2024
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Tanger: une élue condamnée pour trafic de visas Schengen

TANGER : UNE ÉLUE CONDAMNÉE À UN AN DE PRISON POUR TRAFIC DE VISAS SCHENGEN

Dans une affaire retentissante à Tanger, une élue communale a été condamnée à une peine d’un an de prison ferme pour escroquerie. Cette décision a été rendue par le tribunal de première instance de la ville, malgré le retrait de la plainte par la plaignante. L’élue avait promis à cette dernière de lui obtenir un contrat de travail en Espagne en échange d’une somme d’argent. Voici les détails de cette affaire complexe.

L’ACCUSATION ET LE PROCÈS
L’accusée, une conseillère communale et adjointe du président de l’arrondissement de Beni Maqada à Tanger, a été reconnue coupable d’escroquerie. L’affaire a été initiée par une habitante d’Azemmour, qui a déposé une plainte contre l’élue de la commune. Dans sa plainte, la plaignante a raconté qu’elle avait désespérément besoin d’un contrat de travail en Espagne après avoir perdu son emploi au Qatar en raison des conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. Selon le témoignage de la plaignante, elle aurait contacté l’accusée, qui lui aurait fait miroiter un contrat de travail en Espagne. Cette proposition était soutenue par la caution de la sœur de l’accusée, résidant en Italie, et d’un individu vivant à Tanger. Pour que cette promesse se réalise, la plaignante a été conseillée de mettre à jour sa carte d’identité et son passeport en modifiant son adresse officielle d’Azemmour à Tanger. La conseillère communale a même fourni un certificat administratif pour attester de leur cohabitation. Ces éléments, ainsi que des enregistrements audio et des transactions financières, ont été utilisés comme preuves pour étayer les charges retenues par le juge d’instruction.

L’ACCORD ET LA DÉCEPTION
La plaignante a expliqué devant la justice qu’elle avait conclu un accord financier avec les trois suspects, s’élevant à 100 000 dirhams, en échange du contrat de travail espagnol promis. Elle avait déjà versé une avance de 40 000 dirhams à la conseillère communale, en plus de transferts d’argent ultérieurs effectués par voie électronique. Cependant, l’absence de contrat de travail effectif a conduit les accusés à employer des manœuvres dilatoires pour gagner du temps. Face à ces retards et à l’absence de résultat concret, la plaignante a menacé de signaler l’affaire à la police. Cette menace a incité la principale accusée à organiser une réunion dans un café situé à proximité du consulat d’Espagne. L’objectif était de tenter de trouver une solution à la situation. C’est lors de cette réunion que la conseillère a finalement réussi à obtenir un visa Schengen pour la plaignante, mais sans le contrat de travail qui avait été promis.

CONCLUSION ET RÉPERCUSSIONS
Suite à cette déception, la victime a décidé de porter plainte contre l’élue communale, qui a été arrêtée et poursuivie pour escroquerie. Malgré le désistement de la plaignante, le tribunal a maintenu la procédure et a prononcé une peine d’un an de prison ferme à l’encontre de l’accusée. Cette affaire a suscité l’indignation dans la région et souligne l’importance de lutter contre les pratiques illégales liées aux visas Schengen et à l’emploi à l’étranger.