mardi, novembre 12, 2024
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France : un lycéen marocain menacé d’expulsion à Rouen

FRANCE : UN LYCÉEN MAROCAIN MENACÉ D’EXPULSION À ROUEN

Une mobilisation significative s’est déroulée au lycée Pierre-Corneille à Rouen (nord de la France) en soutien à Anass Ajgou, un lycéen marocain âgé de 18 ans, qui fait face à une menace d’expulsion.

Environ une cinquantaine d’élèves, d’enseignants et de militants d’associations se sont rassemblés pour exprimer leur solidarité envers Anass.

Son histoire a suscité une vive émotion parmi la communauté éducative et locale. Anass est arrivé en France en 2018 pour rejoindre son père.

Cependant, les autorités françaises lui reprochent d’être entré sur le territoire français après l’âge de 13 ans, ce qui constitue une violation des règles d’immigration en vigueur.

Depuis le 12 septembre 2022, il fait l’objet d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Il s’est vu signifier une OQTF « deux jours après son anniversaire, deux jours après ses 18 ans ».

Malheureusement, son appel contre cette décision n’a pas abouti, la Cour d’appel ayant confirmé son expulsion dans son arrêt du 23 février 2023. L’incertitude plane désormais sur le sort d’Anass, car il peut être expulsé à tout moment.

Il a été convoqué par la direction départementale de la police aux frontières de Rouen, mais le rendez-vous n’a finalement pas eu lieu.

Malgré ces circonstances difficiles, sa famille et ses proches gardent espoir et continuent de se battre pour lui permettre de rester en France.

La mobilisation au lycée Pierre-Corneille démontre l’engagement fort des élèves, des enseignants et des militants d’associations en faveur d’Anass.



Son professeur principal et professeur de physique-chimie, Arnaud Batut, souligne qu’Anass est un élève exemplaire, toujours à jour dans ses travaux, avec d’excellents résultats scolaires, et prêt à aider ses camarades en difficulté.

L’élève a d’ailleurs obtenu une note de 15,5/20, mention Bien, à son baccalauréat.

Arnaud Batut décrit Anass comme un modèle d’intégration et un élément précieux de la communauté éducative. L’enseignant décrit « un élève exceptionnel, un modèle d’intégration, qui bosse, qui a eu les félicitations à chaque trimestre et qui n’a jamais été en retard ».

Pour Anass, la perspective de retourner au Maroc est particulièrement difficile à accepter, car il a développé de solides liens sociaux en France et il souhaite poursuivre ses études dans une classe préparatoire maths sup’ à la rentrée.

Son avocate, maître Djehanne Elatrassi, souligne également le caractère déchirant de la situation, en insistant sur le fait que son client ne se voit plus vivre au Maroc et qu’il a construit son avenir en France.

La situation d’Anass met en lumière les enjeux liés à la politique d’immigration en France et suscite des interrogations sur le traitement des jeunes migrants.

Cette mobilisation collective témoigne de la solidarité de citoyens français bienveillants et de l’engagement de la communauté éducative pour soutenir Anass dans sa quête de stabilité et de poursuite de ses études en France.

En attendant le jeune homme reste expulsable à tout moment.