jeudi, mai 16, 2024
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Sahara marocain: le « polisario » menace Pedro Sánchez de poursuites

Sahara marocain: Le « polisario » menace Pedro Sánchez de poursuites devant la Cour pénale internationale




Après avoir accusé l’Espagne de «soumettre au chantage marocain», le groupe séparatiste armé qui se fait appeler « polisario » a menacé le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez de poursuites devant la Cour pénale internationale.

Après avoir décrié, par différentes manières, le soutien de l’Espagne à la proposition d’autonomie du Maroc, l’heure est à la menace à l’encontre de Pedro Sanchez. Lundi, les médias algériens et du Front Polisario ont publié des déclarations menaçant le chef du gouvernement espagnol de poursuites devant la Cour pénale internationale.

Ainsi, l’agence Algérie Presse service (APS) et l’agence de presse du Polisario ont relayé des propos de Gilles Devers, avocat du Front, dans lesquelles il s’est dit «étonné par le revirement de l’Espagne sur la question du Sahara occidental».

«Cette position exprimée par le Premier ministre Pedro Sanchez pourrait coûter au leader socialiste des poursuites judiciaires devant la Cour pénale internationale (CPI) pour « complicité de crimes de guerre »» a-t-il ajouté.




Dans ses déclarations, qui ont également été reprises par la télévision publique algérienne, l’avocat français a qualifié la nouvelle position espagnole de «grande surprise» et a comparé Sanchez à l’ancien dictateur espagnol Francisco Franco, qui s’est rangé du côté du Maroc en 1975.

Il a réitéré la position du Front Polisario, qui insiste sur le fait que l’Espagne «reste la puissance administrante du territoire non autonome du Sahara occidental», ajoutant que Madrid a «abandonné ce mandat par un accord avec le Maroc en toute illégalité».

«La question est posée de poursuivre Pedro Sanchez devant la CPI pour complicité de crimes de guerre, car il donne son appui à l’acquisition du territoire sahraoui par une force armée», a-t-il martelé.

L’avocat du Polisario a ajouté que «l’acquisition d’un territoire par la force armée est un crime de guerre qui est défini par le statut de la Cour pénale internationale dont l’Espagne est membre», oubliant que l’évènement ayant permis la reconquête du Sahara occidental fut la Marche verte, une marche pacifiste de 350 000 volontaires civils marocains, sans qu’aucun coup de feu tiré.




«Le statut du Sahara occidental relève du droit international et il est lamentable de voir le socialiste Sanchez s’aligner sur les positions de (l’ancien président américain Donald) Trump en décidant unilatéralement de la souveraineté sur un territoire», a-t-il également dénoncé.

Contrairement à la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, et l’ouverture de nombreux consulats de pays dans la province, l’Algérie n’a pas tenté de cacher son irritation suite à la position espagnole.

Le voisin de l’Est, qui prétend ne pas être une partie du conflit, a convoqué son ambassadeur à Madrid pour des consultations, pointant un «brusque revirement de position de l’ex-puissance administrante du Sahara occidental».

Les déclarations condamnant la décision espagnole se sont poursuivies, allant jusqu’aux menaces proférées par l’avocat du Polisario, de saisir la Cour pénale internationale.




Une menace qui porte exclusivement sur l’Espagne mais pas sur les États-Unis ou les dizaines de pays ayant un consulat au Sahara occidental.

L’Algérie et le Front Polisario ne s’attendaient pas à cette évolution de la position espagnole, d’autant plus que Madrid a été la première à s’élever contre la décision de Donald Trump de reconnaître la marocanité du Sahara, en plus de l’accueil, par l’Espagne, du secrétaire général du Polisario en avril 2021 pour des soins.

La semaine dernière, dans une lettre de Pedro Sanchez adressée au roi Mohammed VI, l’Espagne a abandonné sa neutralité de plusieurs décennies dans le conflit du Sahara.

Alors qu’elle se contentait de soutenir les résolutions des Nations Unies, Madrid a annoncé son soutien à l’initiative d’autonomie présentée par le Maroc en 2007, en la considérant comme «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend».