mardi, décembre 3, 2024
culturehistoireSociété

Une mosaïque offerte par le roi Hassan II en 1970 à un astronaute américain refait surface

Une mosaïque romaine offerte par le roi Hassan II en 1970 à un membre de l’équipage d’Apollo 12 refait surface




De retour sur Terre après avoir mené à bien la mission Apollo 12, l’astronaute Richard Gordon en visite au Maroc en 1970, s’est vu offrir cette magnifique mosaïque par le roi Hassan II.




C’est un trésor marocain peu connu qui refait surface aujourd’hui au Chau Chak Wing Museum, situé à l’université de Sydney, en Australie. Sur le site de l’université, la conservatrice, Candace Richards, explique l’entrée de cette pièce dans les collections du musée en 2018.

Ce qu’elle décrit comme « un trésor » est un panneau de mosaïque marocain qui « a été acquis grâce à un legs de Joyce Marchant, une amie de longue date de la collection Nicholson », précise la conservatrice au sujet de cette pièce aujourd’hui dévoilée au grand public au sein de l’exposition « Spectres romains ».

L’histoire de cette mosaïque est loin d’être anodine, la conservatrice australienne rappelant ainsi que « ce panneau faisait partie de la collection royale marocaine jusqu’à ce qu’il soit offert à l’astronaute d’Apollo 12, Richard Gordon, par le roi Hassan II en 1970 ».




Cette rencontre entre le souverain marocain et les astronautes Charles Conrad (commandant), Alan Bean (pilote du module lunaire) et Richard Gordon (pilote du module de commande) a été organisée à leur retour de la mission Apollo 12 sur la Lune (lancée le 14 novembre 1969), par le président américain Richard Nixon, dans le cadre d’une tournée mondiale.

Reçus au palais royal de Rabat, raconte la conservatrice, les astronautes ont reçu des épées d’or, des médailles d’honneur et cette mosaïque maroco-romaine de la part du roi Hassan II La mosaïque en question montre deux hommes engagés dans une compétition de Pankration.

« Ce sport était l’un des jeux de combat les plus féroces qui composaient la suite de compétitions de style boxe-lutte des Jeux panhelléniques (y compris les Jeux olympiques), qui se sont poursuivis jusqu’à la période romaine » explique la conservatrice.




« Les seuls mouvements interdits étaient les morsures et les coupures aux yeux ou au visage. Le mouvement représenté ici est un crochet au talon, dans lequel la figure agenouillée est sur le point d’utiliser la cheville de son concurrent pour le retourner sur le dos et remporter la victoire » poursuit-elle.

Datée entre 100 et 300 après Jésus-Christ (que la paix soit sur lui), cette mosaïque provient de l’Afrique du Nord romaine, le Royaume du Maroc actuel, où, comme de nombreuses régions de l’Empire romain, des mosaïques décoraient les sols des maisons de riches particuliers.

La conservatrice, Candace Richards précise également que: « les mosaïques sportives et les mosaïques de gladiateurs étaient un motif qui était commun dans toute la Méditerranée pendant la période impériale, ceci jusqu’à la fin du IVe au début du Ve siècle après Jésus-Christ » (que la paix soit sur lui).



Mosaïque de lutteur de Pankration, Maroc, 100–300 après JC, achetée avec des fonds du legs Joyce Marchant 2018, Nicholson Collection, NM2018.135.