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Publicités de sites de paris illégaux : 36 influenceurs sous enquête

pari sportif

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Paris sportifs au Maroc : 36 influenceurs sous enquête pour promotion de sites illégaux. La MDJS, la police judiciaire et l’Office des changes passent à l’offensive contre un marché parallèle estimé à 3 milliards de dirhams par an.

🎰 Paris sportifs au Maroc : l’État serre l’étau face aux sites illégaux et aux influenceurs

Alors que la Marocaine des jeux et des sports (MDJS) demeure, à ce jour, le seul opérateur légalement habilité à gérer les paris sportifs au Maroc, un marché parallèle prospère à grande vitesse. En cause : la montée en puissance de sites de paris sportifs illégaux, opérant en toute visibilité et largement promus par des influenceurs marocains sur les réseaux sociaux. Une situation devenue intenable, qui a poussé les autorités à déclencher une vaste riposte judiciaire et financière, mobilisant à la fois la police judiciaire et l’Office des changes.

🚨 Influenceurs dans le viseur : une enquête d’ampleur nationale

Le signal d’alarme a été donné par la MDJS elle-même. Selon les révélations du quotidien arabophone Assabah dans son édition du mercredi 31 décembre, l’opérateur public a déposé une plainte officielle auprès du parquet généralcontre la prolifération de plateformes de paris non autorisées. Résultat immédiat : 36 influenceurs marocains se retrouvent aujourd’hui au cœur d’une enquête menée par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ).

Ces créateurs de contenus sont soupçonnés d’avoir diffusé, à grande échelle, des spots publicitaires déguisés incitant les internautes marocains à miser sur des sites de paris étrangers opérant hors du cadre légal. Une pratique d’autant plus problématique que ces plateformes ciblent un public jeune, attiré par la promesse de gains rapides et par la crédibilité supposée des visages médiatiques qui les promeuvent.

⚖️ La MDJS monte au créneau pour défendre son monopole légal

Dans sa plainte, la MDJS ne se contente pas de dénoncer le rôle des influenceurs. Elle interpelle également les opérateurs de télécommunications et d’Internet, notamment Maroc Telecom et Orange, leur demandant de bloquer l’accès à ces sites illégaux et d’empêcher l’utilisation de leurs réseaux pour le transfert de fonds issus de paris clandestins.

Pour l’opérateur public, l’enjeu est double. Il s’agit d’abord de défendre un monopole légal strictement encadré par la loi, mais aussi de préserver un secteur dont les recettes contribuent directement au financement du sport national et aux ressources fiscales de l’État.

💱 L’Office des changes entre en scène pour couper les flux financiers

L’affaire a rapidement pris une dimension financière majeure. Toujours selon Assabah, l’Office des changes s’est saisi du dossier afin de vérifier la conformité des transferts d’argent effectués par ces plateformes. L’objectif est clair : s’assurer que les flux financiers respectent le plafond légal autorisé et qu’ils s’inscrivent dans des transactions commerciales licites, telles que définies par le dahir du 30 août 1949 sur les changes.

Avec l’intervention de l’Office des changes, le risque est désormais réel pour ces sites de voir leurs canaux de transfert bloqués, rendant extrêmement difficile la sortie des fonds générés au Maroc. Une menace qui pourrait porter un coup sévère à leur modèle économique, à moins de recourir à des circuits encore plus opaques, ce qui les exposerait à des sanctions aggravées.

💰 Un manque à gagner colossal pour l’État marocain

Les chiffres avancés donnent le vertige. Les recettes annuelles des sites de paris sportifs illégaux opérant au Maroc sont estimées à près de 3 milliards de dirhams. Une manne qui échappe totalement à la MDJS, mais aussi au Trésor public, dont le manque à gagner fiscal dépasserait les 200 millions de dirhams par an.

Cette hémorragie financière n’est pas nouvelle. Il y a déjà un an, l’Office des changes avait été alerté après avoir bloqué une tentative de transfert de 7 millions de dirhams, correspondant aux gains d’un parieur marocain cherchant à exporter illégalement ses profits vers l’étranger.

🔍 Des soupçons de blanchiment et de complicités financières

Au-delà de la promotion illégale, l’enquête de la police judiciaire vise désormais à quantifier précisément les sommes perçues par les influenceurs en contrepartie de leur publicité. Les enquêteurs soupçonnent l’existence d’un système de coopération opaque entre ces créateurs de contenus et les plateformes illégales, permettant de transférer des fonds sous le manteau, voire de contourner les contrôles en vigueur.

Cette convergence d’intérêts hors la loi pourrait ouvrir la voie à des poursuites plus lourdes, allant bien au-delà de la simple infraction publicitaire, et toucher à des faits de fraude financière, voire de blanchiment de capitaux.

🛑 Vers un tour de vis durable contre les paris illégaux

À travers cette affaire, les autorités marocaines semblent déterminées à reprendre le contrôle d’un marché stratégique, en envoyant un message clair : la tolérance zéro est désormais de mise. Entre répression judiciaire, blocage financier et responsabilisation des influenceurs, le Maroc amorce une offensive globale contre les dérives du pari sportif illégal.

Un combat qui s’annonce long, mais crucial, à l’heure où le numérique redéfinit les frontières du jeu, de l’influence et de l’argent.

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