Vers une usine de véhicules électriques de Renault au Maroc
Renault étudie la possibilité de produire des véhicules électriques au Maroc, avec le port stratégique de Nador West Med comme option pour une nouvelle usine. Un projet qui s’inscrit dans la montée en puissance industrielle du royaume et dans la course mondiale à l’électrification automobile.
Renault lorgne Nador pour sa future usine de véhicules électriques : le Maroc au cœur d’une nouvelle stratégie industrielle
À l’heure où l’industrie automobile mondiale accélère sa transition vers l’électrique, le Maroc pourrait devenir l’un des nouveaux piliers de cette mutation. Selon Africa Intelligence, Renault envisage de lancer une unité de production de voitures électriques dans le royaume, en misant sur le port de Nador West Med, dont l’ouverture est prévue en 2026. Entre concurrence chinoise, ambitions nationales et redéfinition des chaînes de valeur, ce projet esquisse les contours d’une bataille industrielle décisive.
Un projet dévoilé dans un contexte d’effervescence industrielle
Le potentiel du méga-port de Nador West Med ne cesse de capter l’attention des grands groupes internationaux. Africa Intelligence révèle que Renault étudie sérieusement la possibilité d’y établir sa prochaine usine dédiée aux véhicules électriques, une étape majeure qui pourrait redimensionner la présence du constructeur français au Maroc. Le choix de ce port, conçu comme une plateforme logistique d’envergure internationale, n’a rien d’anodin : il s’agit d’un emplacement stratégique, pensé pour fluidifier les flux industriels et raccourcir les routes d’exportation.
Cette perspective s’inscrit dans la dynamique confirmée par le ministre de l’Équipement, Nizar Baraka, qui a récemment rappelé que l’infrastructure serait opérationnelle en 2026. L’arrivée potentielle d’un acteur automobile de cette envergure renforce l’idée que le nouveau port aspire à devenir un véritable pôle d’attraction pour les industries de haute technologie.
Renault Maroc et l’ambition d’un écosystème repensé
Déjà solidement implanté dans le royaume, Renault Maroc avait annoncé une feuille de route ambitieuse pour l’horizon 2030. Le constructeur entend développer une nouvelle génération de projets intégrant progressivement les technologies d’électrification, afin d’accompagner sa transition mondiale vers des modèles moins polluants.
L’entreprise s’est engagée à atteindre 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en sourcing local dès 2025, avec un objectif ultime fixé à 3 milliards d’euros et 80 % d’intégration locale. Une montée en puissance qui traduit clairement la volonté de Renault de faire du Maroc un maillon essentiel de sa chaîne de production, tout en développant des compétences industrielles et technologiques au niveau national.
Un marché convoité : l’offensive des constructeurs chinois
Cette volonté d’ancrage renforcé au Maroc ne s’inscrit pas dans un vide concurrentiel. Le secteur automobile marocain attire désormais les géants asiatiques, notamment chinois, désireux de s’implanter durablement sur un marché devenu stratégique pour la mobilité électrique en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient.
Cette année, le groupe Jinxiu Shanhe a franchi une étape significative en signant un accord avec un partenaire marocain pour installer une usine d’assemblage de véhicules électriques dans le pays. Un signal fort qui confirme la montée du royaume dans les plans d’expansion internationale des acteurs asiatiques, désormais incontournables dans la filière électrique.
La possible arrivée de Renault à Nador doit donc se lire comme une réponse à cette pression concurrentielle, mais aussi comme un moyen de consolider la suprématie historique des constructeurs européens dans une région en pleine transformation.
Une présence déjà bien établie à Tanger
Il ne faut pas oublier que Renault n’en est pas à son premier ancrage marocain. Depuis 2012, le constructeur dispose à Tanger de l’une de ses plus grandes unités de production hors d’Europe. Cette usine, devenue un symbole de réussite industrielle, a permis au Maroc de s’imposer comme une plateforme automobile majeure, exportant largement vers les marchés européens et africains.
L’éventuelle création d’une seconde usine, spécialisée dans l’électrique, viendrait compléter cet écosystème déjà opérationnel, ouvrant la voie à une montée en gamme technologique et à une diversification industrielle inédite.
Un futur industriel en pleine construction
Si le projet de Renault à Nador reste à confirmer, il met en lumière une réalité incontestable : le Maroc est en train de se positionner comme un acteur clé de la mobilité électrique mondiale. Entre la montée en puissance des capacités logistiques, l’arrivée de nouveaux concurrents asiatiques et les ambitions clairement affichées du gouvernement, le royaume semble entrer dans une nouvelle phase de son développement industriel. La question désormais est de savoir si Renault choisira Nador comme pivot de sa stratégie électrique… ou si la bataille de l’attractivité industrielle marocaine ne fait que commencer.
