samedi, mai 24, 2025
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Le Burundi souhaite des investissements marocains

Le Burundi souhaite des investissements marocains

Le ministre des Affaires étrangères du Burundi, Albert Shingiro, a entrepris une mission économique de grande envergure au Maroc, une visite qui s’inscrit dans le cadre de la coopération renforcée entre les deux pays. Cette mission, organisée sous l’égide du ministère burundais des Affaires étrangères, a débuté avec une réunion clé tenue le jeudi 10 octobre à Rabat, entre Albert Shingiro et son homologue marocain, Nasser Bourita. Cette rencontre marque un nouveau jalon dans le partenariat stratégique entre le Burundi et le Maroc, en particulier dans les domaines économiques, diplomatiques et politiques.

Les échanges entre les deux ministres ont été d’une importance capitale, abordant des questions bilatérales et la préparation d’événements stratégiques à venir, notamment la prochaine table ronde sur les investissements et la réunion ministérielle de la commission mixte de coopération entre le Burundi et le Maroc. Cette table ronde, prévue les 5 et 6 décembre 2024, portera sur les nombreuses opportunités d’investissement dans le pays d’Afrique de l’Est. Le Burundi, en pleine expansion économique, souhaite attirer des investissements étrangers, et la participation marocaine à cet événement est perçue comme cruciale.

À cette occasion, la délégation burundaise a lancé une invitation formelle aux investisseurs marocains pour explorer les potentiels économiques de divers secteurs au Burundi, notamment l’agriculture, l’énergie, les infrastructures et les technologies de l’information.

Le ministère des Affaires étrangères marocain a, de son côté, mis l’accent sur le soutien constant et inconditionnel du Burundi à la souveraineté du Maroc, notamment sur la question sensible du Sahara. Le communiqué de la diplomatie marocaine rappelle l’ouverture d’un consulat général burundais à Laâyoune le 28 février 2020, geste diplomatique fort qui souligne l’appui indéfectible du Burundi aux revendications marocaines concernant cette région.

Albert Shingiro a salué les initiatives du Roi Mohammed VI, qui a joué un rôle central dans la promotion de la coopération Sud-Sud et le renforcement des relations entre les pays africains atlantiques. Le ministre burundais a notamment mis en lumière les efforts du Maroc pour faciliter l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique, dans une perspective de prospérité partagée et de solidarité entre les États africains.

Lors de cette visite, un communiqué conjoint a été signé par les deux chefs de la diplomatie, marquant une nouvelle étape dans le renforcement des relations bilatérales. Parmi les engagements pris, les deux parties ont convenu de signer une feuille de route pour la période 2025-2027, un document stratégique qui sera paraphé lors de la prochaine commission mixte de coopération bilatérale qui se tiendra au Burundi. Cette feuille de route visera à structurer et intensifier les échanges économiques, commerciaux et culturels entre les deux pays.

Parallèlement à ces échanges, il convient de noter qu’Albert Shingiro avait rencontré, le 23 septembre dernier à New York, Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères algérien, dans le cadre des travaux de l’Assemblée générale des Nations unies. Cette rencontre a été l’occasion pour les deux pays de discuter des perspectives de renforcement des relations bilatérales et d’aborder des questions d’intérêt commun sur le continent africain, dans un contexte où la rivalité entre l’Algérie et le Maroc sur la scène africaine reste palpable.

Les relations entre le Maroc et le Burundi, bien que ponctuées par des moments de tension, notamment en janvier 2021, se sont solidifiées au fil du temps. Cette courte période de divergence a été rapidement surmontée grâce à une volonté mutuelle de maintenir des liens diplomatiques solides. Le Maroc, sous la conduite du Roi Mohammed VI, a su maintenir un dialogue constant avec Gitega, ce qui a permis de renforcer les liens politiques et économiques entre les deux pays.

La visite de Albert Shingiro au Maroc témoigne de l’ambition partagée par les deux pays de renforcer leur coopération dans plusieurs domaines clés. Cette mission économique s’inscrit dans une stratégie plus large de développement mutuel et de promotion d’une diplomatie africaine dynamique, soutenue par des actions concrètes en matière de coopération économique et politique.