samedi, décembre 14, 2024
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Maroc: les transporteurs touristiques sont en colère

Maroc: les transporteurs touristiques sont en colère




Les transporteurs touristiques sont en colère contre les banques et les sociétés de financement. Les professionnels aux abois dénoncent l’atermoiement de ces établissements quant à l’application des mesures mises en place par le Comité de veille économique (CVE) et contenues dans le contrat-programme 2020-2022 pour la relance du secteur touristique, notamment celles relatives au report des échéances de crédit.

Face à cette situation, les professionnels ont décidé de saisir le Chef du gouvernement à ce sujet dans l’espoir de faire bouger les choses.

Étranglés financièrement et inquiets pour l’avenir, les transporteurs touristiques se sont tournés (encore une fois) vers le Chef du gouvernement après avoir frappé à toutes les portes, sollicitant son intervention pour donner un coup de pouce à leur dossier et soutenir ainsi les efforts menés par le ministère du Tourisme pour la mise en place de solutions efficaces à la crise qui sévit dans le secteur.

Dans une lettre adressée à Aziz Akhannouch, la Fédération nationale du transport touristique du Maroc (FNTTM) a clairement accusé le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) et l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF).




Elle les accuse d’être à l’origine des difficultés actuelles des transporteurs touristiques. Selon la Fédération, les deux organisations font la sourde oreille et refusent d’honorer l’engagement pris à travers la signature du contrat-programme 2020-2022 pour la relance du secteur touristique, celui relatif au report des échéances de crédit.

«L’atermoiement de ces deux instances porte un grand préjudice au secteur et exerce une pression psychologique énorme sur les professionnels, ce qui risque de pousser ces derniers à battre le pavé à nouveau», lit-on dans la missive.

«Le problème aujourd’hui n’est plus uniquement économique. Il est devenu d’ordre social puisque les propriétaires aussi bien que leurs employés se trouvent actuellement privés de revenus et incapables de subvenir aux besoins de leurs familles en termes d’éducation, d’hébergement, de soins de santé ou autres», alerte Mohamed Bamansour, secrétaire général national de la Fédération nationale du transport touristique du Maroc, dans une déclaration.

«Nous aimerions rappeler à ces institutions que, avant la crise, nous étions partenaires.




C’est eux qui nous ont encouragés à investir dans le secteur et à développer l’activité, engrangeant ainsi des gains avec des taux d’intérêt dépassant les 14%. Aujourd’hui, c’est à leur tour de nous soutenir», souligne-t-il.

Le professionnel fait savoir que la Fédération a recensé 800 entreprises de transport touristique ayant contracté des emprunts auprès des banques et sociétés de financement, estimant à environ 3.500 le nombre des dossiers de crédits à traiter.

Il a également déploré le fait que le secteur bancaire traine des pieds alors que les professionnels continuent de subir de lourdes pertes et sont toujours tenus de payer les taxes même si la quasi-totalité des véhicules sont à l’arrêt.

«Et pour ne rien arranger, les institutions bancaires ainsi que les sociétés de financement continuent de trainer les transporteurs touristiques devant la justice et de saisir les véhicules contrairement aux promesses faites à la Fédération nationale du transport touristique du Maroc et à leur engagement devant madame la ministre de trouver une solution à cette problématique», s’indigne le porte-parole des professionnels.




Les établissements bancaires vont même jusqu’à prélever le montant des crédits contractés par les salariés du secteur sur l’indemnité forfaitaire de 2.000 dirhams, déboursée par l’État en guise de soutien social, est-il souligné.

«Les banques qui ne sont pourtant qu’un intermédiaire entre l’État et le salarié n’hésitent pas à ponctionner cette dotation pour récupérer les montants des échéances ! Une pratique que nous avons décriée avec force mais en vain», s’insurge Mohamed Bamansour.

Pour toutes ces raisons et d’autres, la Fédération nationale du transport touristique du Maroc a réclamé, dans sa lettre, une intervention urgente et immédiate du Chef du gouvernement pour trouver des solutions «radicales, définitives et raisonnables» à plusieurs problèmes liés notamment au volet fiscal, aux différentes mesures d’accompagnement faisant suite aux décisions de fermeture et aux autres dossiers en suspens.

La Fédération a également exprimé son souhait de rencontrer le Chef du gouvernement «dans les plus brefs délais» pour discuter de vive voix de ces différents points et des autres difficultés que rencontre le secteur ainsi que des solutions proposées.