Maroc : le 9 décembre devient journée nationale de la médiation
Le roi Mohammed VI a donné sa haute approbation royale pour l’instauration du 9 décembre comme journée nationale de la médiation de service public, une initiative qui vient inscrire durablement cette pratique au cœur du fonctionnement administratif du Royaume. Cette date symbolique coïncide avec la création, en 2001, de l’institution Diwan Al Madhalim, premier organe national dédié à la médiation entre l’administration et les citoyens. Elle renvoie également au message royal fondateur dans lequel le Souverain avait annoncé sa mise en place, ainsi qu’à la promulgation du Dahir 1.01.298 l’institutionnalisant, rappelle un communiqué du Médiateur du Royaume.
En faisant du 9 décembre un repère annuel, le Royaume consacre un héritage institutionnel marqué par la volonté de replacer l’équité, la justice administrative et la responsabilité publique au cœur de la relation entre l’État et les citoyens. Cette journée entend rappeler que la médiation n’est pas seulement un mécanisme correctif, mais un outil structurant de gouvernance et d’amélioration continue du service public.
La décision de Mohammed VI s’inscrit dans une dynamique entamée au début des années 2000, lorsque le Souverain avait choisi d’ouvrir un nouveau chantier institutionnel visant à renforcer la confiance dans l’administration. Depuis la création de Diwan Al Madhalim, ce processus n’a cessé d’évoluer, jusqu’à atteindre une étape décisive avec la constitutionnalisation de l’institution du Médiateur. Désormais reconnue comme instance indépendante de protection des droits de l’Homme et de promotion de la bonne gouvernance, l’institution joue un rôle clé dans la défense de la primauté de la loi, la moralisation de la vie publique et la transparence administrative.
À lire aussi : Le Roi Mohammed 6 instaure le 31 octobre comme « Aïd Al Wahda », Fête de l’Unité nationale
Cette journée nationale a également vocation à devenir un espace de réflexion collective. Chaque année, elle permettra de mettre en avant les bonnes pratiques, d’encourager l’échange d’expériences comparées et d’évaluer les progrès réalisés dans le domaine de la médiation administrative. C’est également l’occasion de mesurer l’impact des recommandations formulées par le Médiateur du Royaume et d’identifier les réformes prioritaires pour améliorer l’efficacité du service public.
Au-delà de l’hommage institutionnel, la journée du 9 décembre ambitionne de stimuler une véritable culture de la médiation au sein de l’administration marocaine. Elle doit encourager les administrations à développer davantage de mécanismes de traitement amiable des litiges, à consolider la transparence dans leurs procédures, et à renforcer leurs dispositifs internes d’écoute, de réclamation et de médiation proactive. Dans un contexte où les exigences des citoyens évoluent rapidement, la qualité de la relation administration-usager devient un indicateur essentiel de modernité et de confiance.
Cette date représente également un moment privilégié pour valoriser les efforts déployés par les équipes du Médiateur du Royaume, dont le rôle dépasse aujourd’hui la gestion des réclamations pour s’étendre à la pédagogie citoyenne, à la médiation préventive et à l’accompagnement de l’administration dans la mise en œuvre de ses obligations légales et déontologiques.
La journée nationale de la médiation de service public permettra enfin d’inscrire durablement dans la mémoire collective les valeurs que le Royaume souhaite promouvoir : équité, écoute, efficacité, transparence et proximité. Des valeurs essentielles pour consolider un modèle administratif moderne, accessible et orienté vers le citoyen.
Alors que le Maroc accélère sa modernisation institutionnelle et renforce son cadre de gouvernance, cette journée nationale pourrait devenir un véritable catalyseur de transformation. Elle ouvre la voie à de nouvelles perspectives : digitalisation renforcée des réclamations, médiation intelligente appuyée par l’intelligence artificielle, formation spécialisée des agents publics, participation accrue de la société civile… autant de pistes qui pourraient propulser la médiation vers un nouveau statut, celui d’un pilier incontournable du service public de demain. Le 9 décembre n’est ainsi pas seulement une date symbolique, mais un point de départ vers une culture renouvelée de la confiance entre l’État et les citoyens.
