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La situation hydrique du Maroc s’est un peu améliorée

Les récentes pluies améliorent les ressources hydriques du Maroc

Depuis le 22 août 2023, la situation hydrique du Maroc a montré des signes d’amélioration notables, avec une augmentation des niveaux d’eau dans plusieurs barrages à travers le pays. Le ministère de l’Équipement et de l’Eau a confirmé que le taux global de remplissage des barrages a atteint 27,9 % au 10 septembre 2023, contre 26,7 % à la même période en 2022. Bien que la progression puisse sembler modeste, elle témoigne d’une reprise bienvenue après une année particulièrement sèche. Les pluies abondantes, accompagnées d’orages intenses, ont été le facteur clé dans cette amélioration de la situation hydrique du pays.

Les précipitations, une bouffée d’air pour les barrages
Le Maroc a connu plusieurs épisodes de pluies torrentielles, notamment dans les régions du sud et du centre. Ces précipitations ont permis de capter plus de 263 millions de m³ d’eau dans les réservoirs des barrages à travers le pays. Ce volume d’eau représente une quantité suffisante pour répondre aux besoins annuels en eau potable du Grand Casablanca, la plus grande métropole du pays.

Les pluies ont principalement favorisé 6 des 10 bassins hydrauliques du pays, améliorant ainsi la situation de nombreux barrages. Parmi eux, certains ont enregistré des volumes d’eau impressionnants. En tête, le barrage Mansour Eddahbi, situé près de Ouarzazate dans le bassin hydraulique de Draa Oued Noun, a reçu 63 millions de m³ d’eau, soit une augmentation de 69 % par rapport à l’année précédente. Cela est particulièrement crucial dans cette région où les ressources en eau sont souvent limitées.

En deuxième position, les barrages du bassin de Guir-Ziz-Rheris, dans la région d’Errachidia, ont bénéficié de 60 millions de m³ supplémentaires grâce aux récentes pluies. Ces apports hydriques ont contribué à une amélioration significative des réserves en eau dans une région souvent touchée par la sécheresse.

Des barrages clés bénéficiant des apports
Outre les barrages de Draa Oued Noun et de Guir-Ziz-Rheris, d’autres bassins hydrauliques ont également connu une amélioration notable. Le barrage de Bin El Ouidane, dans le bassin d’Oum Er Rbiaa, a reçu un volume d’eau dépassant 40 millions de m³. Ce barrage, situé dans le centre du Maroc, est l’un des plus importants du pays, à la fois pour l’irrigation et l’approvisionnement en eau potable. De même, les barrages du bassin hydraulique de la Moulouya, situé dans le nord-est du Maroc, ont également bénéficié de plus de 40 millions de m³ d’apports en eau.

Les bassins hydrauliques du Souss Massa et du Sebou ont également vu leur situation s’améliorer, bien que dans une moindre mesure. Le Souss Massa, une région fortement agricole dépendante de l’irrigation, a reçu 14,7 millions de m³, tandis que le Sebou, qui alimente plusieurs régions du nord, a bénéficié de 12,9 millions de m³ d’eau.

Une situation toujours préoccupante malgré les apports
Bien que ces apports en eau représentent une amélioration significative, la situation hydrique du Maroc demeure préoccupante. Les précipitations de la saison 2022/2023 sont restées inférieures de 28 % par rapport à la moyenne, marquant la quatrième année consécutive de déficit pluviométrique. Ce manque d’eau impacte sévèrement plusieurs secteurs, en particulier l’agriculture et la gestion des ressources hydriques.

L’un des exemples les plus frappants de la crise hydrique au Maroc est le barrage d’Al Massira, le deuxième plus grand barrage du pays, qui n’a atteint que 6 % de sa capacité en 2023, contre 99 % en 2013. Cette baisse dramatique des réserves en eau affecte non seulement l’approvisionnement en eau potable, mais aussi l’irrigation agricole, secteur clé de l’économie marocaine.

Impacts sur l’agriculture et l’économie
Le déficit hydrique continue de peser lourdement sur l’agriculture marocaine, une activité vitale pour l’économie du pays. En 2023, la production céréalière a chuté de 30 % par rapport à la moyenne des années précédentes, exacerbant la vulnérabilité des agriculteurs et des communautés rurales. L’accès à l’eau pour l’irrigation reste limité dans plusieurs régions, notamment dans les zones arides et semi-arides du sud et de l’est du pays.

Selon des estimations rapportées par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), les événements climatiques extrêmes tels que les sécheresses et les vagues de chaleur pourraient coûter entre 2 % et 5 % du PIB annuel des pays africains, dont le Maroc. Si aucune mesure d’atténuation n’est mise en œuvre à court terme, jusqu’à 118 millions de personnes en Afrique pourraient être directement affectées par ces conditions climatiques extrêmes d’ici 2030.

Mesures et appel à la responsabilité citoyenne
Conscient des défis posés par cette situation hydrique tendue, le ministère de l’Équipement et de l’Eau a réitéré son appel à la population marocaine pour une gestion plus responsable et rationnelle des ressources en eau. Bien que les dernières pluies aient apporté un soulagement temporaire, elles ne suffisent pas à résoudre la crise de l’eau à long terme.

Les autorités encouragent les citoyens à éviter le gaspillage d’eau et à adopter des comportements plus respectueux des ressources naturelles, notamment en réduisant la consommation domestique et en optimisant l’utilisation de l’eau dans les secteurs agricole et industriel.

En bref…
En dépit des pluies récentes qui ont temporairement amélioré la situation dans plusieurs régions du Maroc, la crise hydrique reste une réalité préoccupante pour le royaume. L’augmentation du taux de remplissage des barrages est un signe encourageant, mais insuffisant pour répondre aux besoins croissants en eau, tant pour la consommation domestique que pour l’agriculture. La sécheresse prolongée et les effets du changement climatique imposent des mesures immédiates et durables pour préserver les ressources hydriques du pays et garantir la sécurité alimentaire et économique. La participation active des citoyens dans la gestion de cette ressource précieuse sera cruciale pour l’avenir du Maroc face à ces défis climatiques.




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