lundi, avril 29, 2024
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Gazoduc Nigeria-Maroc : l’Algérie dépitée

GAZODUC NIGERIA-MAROC : L’ALGÉRIE DÉPITÉE

Le ministre nigérian de l’Énergie a récemment annoncé que le Nigeria était prêt à passer à la phase d’exécution du projet du gazoduc Nigeria-Maroc, marquant ainsi une étape significative dans le développement de cette infrastructure majeure. Cette déclaration a pris de court le gouvernement algérien, qui avait manifesté sa déception face à l’impasse du projet de gazoduc passant par le Niger.

Ekperikpe Ekpo, le ministre d’État nigérian de l’Énergie, a précisé que les travaux d’infrastructure du gazoduc Nigeria-Maroc (NMGP) débuteront cette année 2024, suite à des accords conclus avec les pays traversés par le pipeline. Cette annonce a suscité une vive réaction du gouvernement algérien, particulièrement préoccupé par tout ce qui concerne le Maroc, comme l’a rapporté le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia.

La presse algérienne a relayé l’information selon laquelle des officiers algériens auraient adressé une lettre au conseil militaire du Niger, tentant ainsi de raviver le projet moribond du gazoduc Niger-Algérie dans l’espoir de contrer l’initiative marocaine. Malgré le silence observé après l’annonce du ministre nigérian, le gouvernement algérien n’a pas bien accueilli cette nouvelle et a agi de manière improvisée, ignorant le rejet catégorique de son initiative de médiation par le conseil dirigeant du Niger.

Il est à noter que les généraux d’Alger ont tenté à plusieurs reprises de réanimer ce projet à l’époque du président nigérien destitué. Cependant, le coup d’État et l’instabilité qui ont suivi ont relégué le projet du gazoduc Niger-Algérie aux oubliettes.

En contraste, le Nigeria a démontré à maintes reprises son sérieux et son engagement envers le projet maroco-nigérian visant à acheminer le gaz à travers 11 pays jusqu’en Europe. Le ministre nigérian Ekperikpe Ekpo a récemment rencontré une délégation d’ambassadeurs marocains, parmi lesquels figurait l’ambassadeur du Maroc à Abuja. Lors de cette réunion, ils ont discuté en détail des aspects du projet ainsi que du développement de l’usine d’engrais supervisée par l’OCP.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que le ministre nigérian a évoqué les conventions signées avec un groupe d’institutions gouvernementales dans les pays bénéficiaires du projet, les deux principales parties étant représentées par l’Office marocain des hydrocarbures et des mines ainsi que la compagnie nationale de pétrole du Nigeria.

Ces conventions permettront au gazoduc de traverser le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie. Le responsable nigérian a souligné l’intérêt de son pays pour le projet et a affirmé sa volonté de passer à la phase d’exécution, avec un démarrage des travaux prévu pour 2024.

Les avancées du gazoduc Nigeria-Maroc suscitent davantage l’ire du régime algérien, incitant ses porte-voix à exprimer des doutes sur ce projet colossal. Cependant, malgré les tentatives des généraux d’Alger pour le saboter, de nombreuses capitales africaines considèrent ce projet comme un catalyseur de paix en Afrique de l’Ouest, visant à réaliser la complémentarité économique avec l’Afrique atlantique.




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