mercredi, mai 15, 2024
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L’armée la plus morale du monde bombarde sans relâche Gaza

L’ARMÉE LA PLUS MORALE DU MONDE BOMBARDE SANS RELÂCHE GAZA

Israël continue de se préparer à une invasion terrestre dans la bande de Gaza, malgré les mises en garde internationales contre une opération qui risque d’aggraver une situation humanitaire déjà critique dans le territoire palestinien.

Nous préparons une incursion terrestre», a déclaré mercredi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. «Quand, comment, combien, et les considérations que nous prenons en compte, je ne peux pas rentrer dans le détail», a-t-il ajouté, alors que l’armée israélienne a rappelé 360.000 réservistes massés aux frontières de la bande de Gaza.

En attendant cette probable opération, l’armée israélienne bombarde sans relâche le petit territoire de 362 km2 où s’entassent 2,4 millions de Palestiniens, soumis aussi à «un siège total» qui les prive d’eau, de nourriture, d’électricité, de carburant , de médicaments, etc.

L’attaque du Hamas, le 7 octobre, a fait plus de 1.400 personnes en Israël, principalement des civils, selon les autorités.

À Gaza, soumise depuis 2007 à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime, un nouveau bilan des autorités fait état de plus de 6.500 morts, majoritairement des civils, dont plus de 2.500 enfants, depuis le début des bombardements israéliens. Des dizaines d’otages israéliens détenus dans la bande de Gaza ont été tués par des frappes israéliennes.

Pour les États-Unis, un cessez-le-feu «à ce stade ne bénéficierait qu’au Hamas». La Maison Blanche a suggéré plutôt des «pauses» pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire, une position que devraient rallier les pays de l’Union européenne, réunis jeudi et vendredi en sommet à Bruxelles.

Hôpitaux fermés

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait appelé mardi à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» et condamné les «violations claires du droit humanitaire» par Israël dans le territoire palestinien.

Seuls quelques dizaines de camions chargés d’aide humanitaire sont arrivés à Gaza depuis le 21 octobre en provenance d’Egypte, alors qu’au moins cent camions par jour seraient nécessaires, estime l’ONU. Cette dernière réclame d’urgence la livraison de carburant pour faire fonctionner les générateurs dans les hôpitaux, pomper et purifier l’eau. Ce qu’Israël exclut, affirmant que cela profiterait au Hamas.

Selon Mohammed Abu Selmeya, le directeur de l’hôpital Shifa dans la ville de Gaza, le plus grand du territoire, «dix hôpitaux sont déjà hors service» et «plus de 90% des médicaments et des produits sont épuisés».

L’approvisionnement en eau au sud du marais de Wadi Gaza s’est temporairement amélioré, selon le dernier rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), grâce à de petites quantités de carburant prélevées dans les réserves de l’agence pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et de l’UNICEF. «Cependant, le carburant disponible dans ces installations sera épuisé d’ici le 26 octobre», ajoute-t-il.

«Bombardements intenses»

Depuis le 15 octobre, l’armée israélienne appelle la population du nord de la bande de Gaza, où les bombardements israéliens sont les plus intenses, à évacuer vers le sud, et au moins 1,4 million de Palestiniens ont fui leur foyer depuis le début de la guerre, selon l’ONU.

Toutefois, les frappes israéliennes continuent aussi de toucher le sud, où sont massés plusieurs centaines de milliers de civils. Mercredi, l’une d’entre elles a touché un supermarché de Rafah. Une autre frappe a tué la famille du principal correspondant à Gaza d’Al-Jazeera, Wael al-Dahdouh, a indiqué mercredi la chaîne qatarie.

«J’ai survécu à cinq guerres et un million d’escalades», déclare Jawaher al-Aqraa, professeure d’anglais réfugiée chez son frère dans le camp de réfugiés Deir el-Balah (centre). «Mais avec cette guerre, j’ai l’impression de ne faire qu’attendre mon tour pour mourir».

La tension est très vive aussi en Cisjordanie, où le Hamas n’est pas implanté, et où plus de cent Palestiniens ont été tués par l’armée ou des colons israéliens depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé.