vendredi, novembre 21, 2025
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Une tiktokeuse marocaine condamnée à de la prison en Algérie

Influenceuse marocaine condamnée en Algérie : ce qu’il faut savoir sur l’affaire « B. Fatma »

Le tribunal de Chéraga a rendu son verdict dans une affaire médiatisée impliquant l’influenceuse marocaine « B. Fatma », connue sur TikTok sous le pseudonyme « voix libre ». Accusée d’avoir diffusé des contenus portant atteinte à l’image de l’Algérie, elle a été condamnée à deux ans de prison ferme. Retour sur les faits, l’enquête, les témoignages et le déroulement du procès.

Une arrestation rapide après des signalements sur TikTok

Selon les informations relayées par TSA Algérie, tout commence lorsque les autorités algériennes reçoivent plusieurs signalements dénonçant des lives TikTok jugés offensants envers l’Algérie et ses citoyens.
Peu avant la première quinzaine de novembre, « B. Fatma » est arrêtée, marquant le début d’une procédure judiciaire accélérée.

Les enquêteurs retracent alors ses déplacements sur le territoire algérien. L’influenceuse aurait séjourné dans plusieurs villes, dont Bordj Menaïel, Aïn Benian, Oran et Alger, et aurait rencontré divers créateurs de contenu actifs sur les réseaux sociaux.

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Garde à vue, détention provisoire et ouverture du procès

Après son arrestation, « B. Fatma » est placée en garde à vue, puis transférée en détention provisoire à la prison de Koléa.
Elle comparaît ensuite devant le tribunal de Chéraga, où les accusations sont officiellement présentées : diffusion de contenus nuisant à la réputation de l’Algérie.

Les explications de « B. Fatma » : une défense centrée sur son passé en Algérie

Face aux juges, l’influenceuse nie en bloc toutes les accusations.
Elle explique avoir vécu dix ans en Algérie, à la suite d’un mariage de trente ans avec un citoyen algérien aujourd’hui décédé. Selon elle, ses séjours réguliers en Algérie ne visent qu’à renouveler son titre de séjour.

Elle affirme également ne posséder qu’un seul compte TikTok, intitulé « Le son libre soyez_respecté », qu’elle utiliserait uniquement pour des échanges à caractère social et culturel — jamais pour diffuser des propos politiques ou offensants.

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Des témoignages qui tentent de l’innocenter

Deux témoins viennent appuyer la version de la défense :

✔️ S. Nassira, amie proche et résidente algérienne

Elle assure n’avoir jamais vu « B. Fatma » publier des contenus hostiles envers l’Algérie.
Selon elle, les lives se concentraient sur « des débats culturels » entre Marocains et Algériens.

✔️ Un utilisateur TikTok ayant participé à ses lives

Ce témoin affirme que ses échanges avec l’influenceuse concernaient principalement des thèmes culturels et des discussions autour des traditions des deux pays.

Ces témoignages, bien que concordants, ne semblent pas influencer la décision finale du tribunal.

Une enquête technique qui ne révèle aucune infraction… mais un verdict sévère

Fait notable : l’enquête technique menée par les services de sécurité n’a révélé aucune infraction avérée.
Malgré cela, le procureur requiert cinq ans de prison et 500 000 dinars d’amende.

Le tribunal de Chéraga tranche finalement pour une peine réduite mais toujours lourde :

  • 2 ans de prison ferme

  • 200 000 dinars d’amende

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Un verdict qui soulève des interrogations

La condamnation de « B. Fatma » suscite débats et questionnements, notamment parce que l’enquête ne semble pas avoir confirmé les accusations initiales. Entre enjeux de réputation nationale, tensions récurrentes sur les réseaux sociaux et importance croissante des influenceurs, cette affaire met en lumière la sensibilité des questions liées à l’image de l’État sur les plateformes numériques.