dimanche, décembre 1, 2024
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Algérie : Boualem Sansal, incarcéré, est poursuivi pour terrorisme

Algérie : Boualem Sansal, incarcéré, est poursuivi pour terrorisme

L’écrivain algérien Boualem Sansal, reconnu pour son œuvre engagée en faveur de la démocratie et contre l’obscurantisme, a été placé sous mandat de dépôt après avoir été entendu par le parquet antiterroriste d’Alger. Son arrestation, survenue le samedi 16 novembre à l’aéroport d’Alger à son retour de France, a suscité une vive indignation. Disparu pendant plusieurs jours sous le prétexte d’une garde à vue prolongée, sa situation a été officiellement confirmée le vendredi 22 novembre par l’agence de presse officielle algérienne APS (Algérie Presse Service).

Contexte et accusations
Boualem Sansal, âgé de 80 ans, est accusé de « terrorisme », une charge fréquemment utilisée par le régime algérien contre des opposants politiques pacifiques. Parmi les précédents exemples figurent le journaliste Hichem Aboud, le kabyle Ferhat Mehenni, leader du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, et l’influenceur Amir DZ, condamnés par contumace sous le même chef d’accusation pour avoir dénoncé les pratiques autoritaires du régime. Dans le cas de Boualem Sansal, les accusations semblent liées à ses déclarations au média français Frontières. Il y évoquait les altérations territoriales survenues durant la colonisation française, affirmant que de vastes portions du territoire marocain avaient été annexées au profit de l’Algérie française. Ces propos ont été interprétés par Alger comme une « atteinte à l’intégrité nationale », exposant l’écrivain à une possible condamnation à la réclusion à perpétuité.

Avant la colonisation française, la Régence d’Alger sous domination ottomane ne fonctionnait pas en tant qu’État indépendant, contrairement au Maroc, une entité millénaire qui exerçait une autorité effective sur les territoires correspondant à l’actuel Ouest algérien (et au sud aussi).

Les régions orientales telles que le Touat, le Tidikelt, le Gourara, Tindouf, Béchar et Tabelbala, attribuées à l’Algérie par la France en 1962, étaient historiquement administrées par des caïds désignés par le sultan du Maroc, soulignant leur lien avec l’autorité chérifienne. Cependant, en Algérie, mentionner ou reconnaître cette réalité historique peut entraîner de lourdes sanctions, y compris la réclusion à perpétuité.


Réactions et critiques
Son avocat, François Zimeray, a qualifié cette privation de liberté de « grave atteinte » à la liberté d’expression, soulignant qu’elle survient « en raison des écrits » d’un homme de lettres. Il a ajouté que, quelles que soient les sensibilités heurtées, emprisonner un écrivain de cet âge pour ses opinions représente un acte disproportionné. En réponse, l’agence de presse officielle algérienne a non seulement justifié l’arrestation, mais également critiqué la France pour son soutien à l’écrivain, qu’elle a qualifié de « négationniste ». Elle a accusé Sansal de remettre en cause l’existence et les frontières de l’Algérie, le décrivant comme un « pantin ».




Le communiqué de l’agence de presse officielle algérienne

L’agitation comique d’une partie de la classe politique et intellectuelle française sur le cas de Boualem Sansal est une preuve supplémentaire de l’existence d’un courant « haineux » contre l’Algérie. Un lobby qui ne rate pas une occasion pour remettre en cause la souveraineté algérienne.
L’arrestation de Boualem Sansal, pseudo intellectuel, vénéré par l’extrême-droite française, a réveillé les professionnels de l’indignation. Tout le bottin anti-algérien et accessoirement pro-sioniste de Paris, s’est levé comme un seul homme: Eric Zemmour, Mohamed Sifaoui, Marine Le Pen, Xavier Driencourt, Valérie Pécresse, Jack Lang, Nicolas Dupont Aignan et évidemment Tahar Bendjelloun, son ami marocain qui récupère d’une sciatique à force de baise main à Mohamed VI. Tous montent au créneau pour ce révisionniste qui s’est pris les pieds dans le tapis.
Il faut dire que ce lobby haineux a eu une mauvaise semaine. Il faut les comprendre. D’abord, un de leurs protégés, Kamel Daoud, a été pris la main dans le sac, exploitant les douleurs d’une victime du terrorisme en Algérie pour rafler « le Goncourt ». Ensuite, leur ami génocidaire Netanyahu s’est vu délivrer un mandat d’arrêt international par la Cour pénale internationale (CPI). Enfin, l’autre écrivain de Gallimard, Sansal, se voit arrêter en plein délire révisionniste. Au passage, le même Sansal avait été accusé par l’écrivain Wassini Larredj de lui avoir volé son titre et la trame du Roman « 2084 la fin du Monde ». Comme quoi dans la confrérie du plagiat et du détournement littéraire, la France de l’édition a bien choisi ses poulains algériens.
« Le gouvernement français doit exiger sa libération immédiate », lancera le naturalisé par décret, Eric Zemmour en faveur de son « ami », Boualem Sansal. Le Président Macron qui revient d’un voyage bronzé du Brésil, où il avait traité les Haïtiens de « cons » (la Routine quoi !), se dit « très préoccupé ».
La France Macronito-Sioniste qui s’offusque de l’arrestation de Sansal (à l’aéroport d’Alger), n’a toujours pas déclaré au monde si elle a la souveraineté nécessaire de pouvoir arrêter Benjamin Netanyahu, si jamais il se pointerait à l’aéroport Charles De Gaulle ! Puisque Paris parle de Droit et de Droits de l’Homme, se conformer au droit international dans le cas de Netanyahu serait déjà un bon début.
La France de Macron n’est pas à une contradiction prés. Le même Macron qui parle de « crimes contre l’Humanité » en Algérie concernant la colonisation française, qui admet la reconnaissance historique d’assassinat d’Etat dans le cas de Ali Boumendjel, Maurice Audin ou de Larbi Ben M’hidi, poussant la contrition jusqu’à envoyer son ambassadeur avec une gerbe de fleurs sur la tombe de notre martyr, prend la défense d’un négationniste, qui remet en cause l’existence, l’indépendance, l’Histoire, la souveraineté et les frontières de l’Algérie !
La France qui légifère à tour de bras sur les lois mémorielles, surtout quand il s’agit du révisionnisme anti-juif (Loi Gayssot), ne devrait-elle pas, plutôt, condamner Sansal pour sa tentative de nier l’existence même de la Nation algérienne. Ca serait un bon sujet d’étude et de négociation pour Benjamin Stora !
En définitive, à chaque poussée de fièvre anti-algérienne, Paris charge Alger de tous les maux alors que l’Algérie agit, toujours, selon le principe de cohérence. Accuser l’Algérie d’empêcher la liberté d’expression, alors que les Français détiennent toujours Pavel Durov, le fondateur de la messagerie Telegram, plateforme mondiale de l’expression, est la confirmation de cette sinistre comédie dont seul Sansal est le pantin utile. Communiqué de l’agence de presse officielle algérienne

 

Boualem Sansal : une voix libre et controversée
L’œuvre de Boualem Sansal, pilier de la littérature francophone contemporaine, est marquée par son combat contre l’obscurantisme religieux et son plaidoyer en faveur des libertés démocratiques. Parfois provocateur, il s’est souvent attiré les foudres des autorités algériennes pour ses prises de position jugées critiques envers le régime en place. Cette arrestation soulève de nombreuses interrogations sur la liberté d’expression en Algérie et la tendance du régime à réprimer toute forme de dissidence, y compris dans le domaine intellectuel et littéraire.