mercredi, mai 15, 2024
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(Vidéo) France : les maghrébins montrés du doigt

(VIDÉO) FRANCE : LES MAGHRÉBINS MONTRÉS DU DOIGT

Après les propos de Bruno Le Maire et Gabriel Attal concernant les plans du gouvernement pour lutter contre la fraude, la gauche a accusé le gouvernement de vouloir « faire diversion » et de semer « le poison de la division ».

Le gouvernement souhaite notamment « traquer » les bénéficiaires d’aides sociales qui seraient renvoyés au Maghreb.

Ce mardi, le gouvernement français a dévoilé son plan de lutte contre la fraude fiscale et sociale. Bruno Le Maire et Gabriel Attal ont donné des détails sur ce plan lors d’interviews avec BFM TV et France Inter, provoquant l’indignation de la gauche.

Le ministre de l’Economie et des Finances a particulièrement suscité la colère en pointant du doigt les Français et les étrangers originaires du Maghreb résidant en France, déclarant que « Nos compatriotes ont ras-le-bol de la fraude. Ils ont ras-le-bol de voir des personnes qui peuvent toucher des aides qu’ils paient eux-mêmes et les envoyer au Maghreb ou ailleurs ».

Selon Bruno Lemaire «Ce n’est pas leur argent mais celui du contribuable qui a aucune envie de voir que des personnes peuvent en bénéficier, le renvoyer au Maghreb ou ailleurs alors qu’ils n’en ont pas le droit. Il n’est pas fait pour ça le modèle social. Celui-ci est fait pour protéger les plus modestes, contre les accidents de la vie tous nos compatriotes. Certainement pas pour envoyer de l’argent de manière illégale à l’étranger.»




Le ministre des Comptes publics a prévu de présenter « dans les prochaines semaines » un plan comportant des mesures fortes pour intensifier la lutte contre la fraude fiscale et sociale.

Il a notamment l’intention de « vérifier » que les bénéficiaires « ne passent pas plus de temps à l’étranger que sur le territoire national » en travaillant en collaboration avec les compagnies aériennes.

Il souhaite également interdire le versement des allocations retraite sur un compte à l’étranger.

Les propos de Bruno Le Maire ont suscité une forte réaction de la part de la gauche.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a exprimé son indignation, en déclarant sur Twitter que « l’extrême droite remplit dangereusement le vide gouvernemental ».

Il a également regretté que le gouvernement mobilise des préjugés racistes pour éviter de reconnaître que la fraude sociale est principalement le fait des employeurs et que la fraude fiscale est bien plus importante.

Le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, a également dénoncé le gouvernement en déclarant que le « jour 1 des 100 jours d’apaisement » consistait à flatter les préjugés xénophobes.

Jean-Luc Mélenchon a quant à lui accusé le gouvernement de chercher à détourner l’attention en lançant une « nouvelle campagne » visant à stigmatiser les musulmans et les Maghrébins en France.




Mathilde Panot, chef des députés de La France Insoumise, a qualifié cette tactique de «grosse ficelle» et averti que cela ne ferait qu’attiser la colère sociale.

Elle a ajouté que semer la division était une méthode immorale pour éteindre cette colère.

Elle a également appelé à une mobilisation dans la rue pour la fête du travail, le 1er mai.

« Quelle grosse ficelle. Vous n’y parviendrez pas. Vous n’éteindrez pas la colère sociale en semant le poison de la division. On sait désormais que s’ajoute au vide politique votre déchéance morale. Le 1er mai, le peuple uni vous répond dans la rue. » a-t-elle tweeté.

Aurélien Taché, député écologiste, a exprimé que les Français en ont assez des personnes comme Bernard Arnault, l’homme le plus riche du monde, qui demande la nationalité belge pour éviter de payer des impôts en France.

Il a tweeté à Bruno Le Maire en disant qu’ils ont compris que le gouvernement essayait de distraire l’attention.

Lors de son discours lundi soir, Emmanuel Macron a annoncé qu’il renforcerait le contrôle de l’immigration illégale et qu’il ferait des annonces importantes en mai pour lutter contre la délinquance et les fraudes sociales et fiscales.