Condamné pour menaces de mort contre le chef du gouvernement
Un internaute condamné à un an de prison pour des menaces contre Aziz Akhannouch
Une simple vidéo publiée sur les réseaux sociaux a valu à son auteur une lourde sanction judiciaire. Ce lundi, le tribunal de première instance de Fès a condamné à un an de prison ferme le jeune homme connu sous le pseudonyme d’« Ertugrul », reconnu coupable d’avoir proféré des menaces de mort à l’encontre du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
Une vidéo virale aux conséquences graves
Les faits remontent à la mi-octobre 2025, lorsque le jeune homme, originaire de la province de Moulay Yacoub, a publié sur son compte Facebook une vidéo où il apparaît cagoulé, tenant une barre métallique et adressant des propos menaçants à Aziz Akhannouch.
La séquence, jugée particulièrement violente, a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, suscitant une vague d’indignation parmi les internautes et les observateurs.
D’un humour rural à la menace directe
Connu sur Internet pour ses vidéos humoristiques et ses sketches inspirés du quotidien rural, « Ertugrul » — surnom emprunté au héros d’une célèbre série turque — s’était forgé une petite notoriété locale. Cependant, dans cette publication, le ton avait radicalement changé.
Ce qui pouvait, de prime abord, passer pour une mise en scène ironique ou provocatrice a rapidement été perçu comme une incitation explicite à la violence, dans un contexte national marqué par une forte tension sociale liée à la hausse des prix et aux revendications du mouvement Génération Z.
Arrestation et poursuites judiciaires
Alertées, les autorités ont procédé à l’arrestation de l’internaute peu après la diffusion de la vidéo. Placé en détention préventive, il a été poursuivi pour plusieurs infractions.
Le parquet a retenu à son encontre les chefs d’accusation suivants :
– possession d’une arme dans des conditions susceptibles de menacer la sécurité publique
– outrage à un fonctionnaire public dans l’exercice de ses fonctions
– incitation à commettre des crimes à travers des moyens électroniques
Le verdict du tribunal de Fès
Au terme de l’audience, le tribunal de première instance de Fès a rendu son jugement : un an de prison ferme assorti d’une amende de 10.000 dirhams.
La justice a également ordonné le retrait de la vidéo des réseaux sociaux et la confiscation des objets saisis, remis à l’État.
Cette décision met un terme à une affaire qui a relancé le débat sur les limites de la liberté d’expression en ligne et sur la responsabilité juridique des créateurs de contenu à l’ère des réseaux sociaux.
