mercredi, octobre 1, 2025
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GenZ212 : explication de l’interdiction des manifestations

GenZ212 : le ministère de l’Intérieur explique l’interdiction des manifestations

Manifestations non autorisées : le ministère de l’Intérieur justifie ses décisions et détaille les incidents

À la suite des manifestations non autorisées qui ont dégénéré en violences dans plusieurs villes du Royaume, le ministère de l’Intérieur a tenu à expliquer les raisons de son interdiction et à dresser un bilan des dégâts enregistrés. Lors d’un point de presse mercredi à Rabat, son porte-parole, Rachid El Khalfi, a insisté sur la nécessité de concilier deux principes constitutionnels : le droit des citoyens à manifester pacifiquement (article 29) et le droit de la société à la sécurité et à la stabilité (article 21).
« Les autorités publiques ont agi dans le strict respect de la loi, afin d’assurer un équilibre entre libertés et sécurité », a déclaré El Khalfi, en soulignant que les rassemblements observés étaient « non encadrés et d’origine inconnue », souvent convoqués via des appels diffusés sur les réseaux sociaux.

Débordements violents et lourdes conséquences
Selon le ministère, certains attroupements ont basculé dans la violence, avec usage d’armes blanches, de cocktails Molotov et de jets de pierres. Le bilan communiqué fait état de 263 blessés parmi les forces de l’ordre et 23 civils touchés, dont un cas grave pris en charge à Oujda. Les violences ont également provoqué des dégâts matériels importants : 142 véhicules des forces de sécurité et 20 appartenant à des particuliers ont été endommagés, tandis que plusieurs administrations, agences bancaires, commerces et établissements publics ont été la cible de pillages et d’actes de vandalisme dans des localités telles qu’Aït Amira (Chtouka Aït Baha), Inezgane-Aït Melloul, Agadir-Ida Outanane, Tiznit et Oujda.
Le ministère a par ailleurs dénoncé des actes jugés « particulièrement graves », comme l’entrave au passage d’une ambulance de la Protection civile à Oujda, empêchée d’évacuer des blessés.

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Interventions et suites judiciaires
Face à ces débordements, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les rassemblements, « dans le respect des règles professionnelles et des dispositions juridiques en vigueur », selon le porte-parole. Les personnes ayant persisté à défier les dispositifs sécuritaires ont été traitées conformément à la loi. Certaines ont été relâchées après vérification d’identité sous la supervision du parquet, tandis que 409 individus ont été placés en garde à vue, toujours sous la direction du parquet compétent.

Engagement des autorités à protéger droits et sécurité
Le ministère de l’Intérieur affirme rester attaché à un double engagement : préserver l’ordre public tout en garantissant l’exercice des libertés, notamment le droit de manifester pacifiquement, à condition que cela se fasse dans un cadre légal. El Khalfi a rappelé que « les dispositions juridiques seront appliquées avec fermeté » à l’encontre de toute personne impliquée dans des actes répréhensibles, conformément aux procédures judiciaires et sous contrôle du parquet.
« Les autorités continueront à agir avec responsabilité, en veillant à la retenue et au respect strict des textes de loi, sans céder aux provocations », a-t-il conclu.