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Une nouvelle espèce rare de fourmi découverte au Maroc

Temnothorax lailae Maroc Morocco

Temnothorax lailae Maroc Morocco

🐜 Une découverte scientifique majeure au Maroc : une nouvelle espèce de fourmi identifiée à Chtouka Aït Baha

Le chercheur marocain Ahmed Tahiri, professeur à la Faculté des sciences de Tétouan, vient de révéler au monde une espèce de fourmi jusqu’ici inconnue, détectée uniquement dans la région de Chtouka Aït Baha. Fruit d’une recherche internationale rigoureuse, cette découverte scientifique met en lumière la richesse exceptionnelle de la biodiversité marocaine et la nécessité urgente de préserver ses écosystèmes.

Une nouvelle espèce marocaine identifiée : Temnothorax lailae

Une nouvelle espèce de fourmi, Temnothorax lailae, a été découverte au Maroc par le chercheur Ahmed Tahiri. Une avancée scientifique majeure publiée dans une revue internationale qui confirme la biodiversité exceptionnelle de Chtouka Aït Baha.

La découverte du Temnothorax lailae, surnommé « Laila », constitue une avancée scientifique remarquable pour le Maroc. Cette espèce rare a été identifiée dans une zone montagneuse isolée au nord de Tanalt, dans la région de Chtouka Aït Baha, un territoire connu pour ses conditions climatiques rigoureuses mais aussi pour sa forte endémicité biologique.
L’étude responsable de cette découverte a été menée par une équipe internationale à laquelle le professeur Ahmed Tahiri a activement participé. Elle est publiée dans la revue scientifique de renom Insect Systematics and Diversity, confirmant ainsi la portée internationale de cette trouvaille.

Une recherche scientifique fondée sur des analyses morphologiques et génétiques de pointe

Une fourmi difficile à distinguer à l’œil nu

L’espèce Temnothorax lailae se distingue par sa couleur sombre, sa petite taille et ses motifs délicats au niveau de l’abdomen. Ces caractéristiques subtiles ne peuvent être identifiées qu’à travers des outils d’analyse extrêmement précis, notamment des mesures microscopiques et des techniques avancées de morphométrie.
Le groupe auquel appartient cette fourmi, Temnothorax rottenbergii, est réputé pour la complexité de son classement taxonomique. L’extrême similitude des espèces rend leur différenciation particulièrement exigeante, nécessitant une approche scientifique rigoureuse.

Une étude basée sur 527 spécimens et des analyses génétiques poussées

Pour parvenir à cette identification inédite, les chercheurs ont travaillé sur une vaste base de données comprenant 527 individus collectés sur 170 sites différents dans tout le bassin méditerranéen.
Plus de 24 traits morphométriques ont été mesurés pour chaque spécimen, couvrant notamment la tête, le thorax, l’abdomen et la taille.
Parallèlement, l’équipe a eu recours aux séquences UCE (Ultra-Conserved Elements), une méthode de génétique évolutive ultra-moderne permettant de reconstruire avec une précision remarquable les relations entre espèces proches. Grâce à ces analyses, plusieurs erreurs taxonomiques accumulées depuis des décennies ont pu être corrigées.

Une découverte qui confirme la richesse écologique du Maroc

Une espèce adaptée aux zones froides et montagneuses

Selon Ahmed Tahiri, la fourmi Laila possède une capacité remarquable à survivre dans des environnements froids et montagneux. Cette adaptation unique explique pourquoi cette espèce n’a été observée qu’au nord de Tanalt.
Cette particularité souligne l’importance cruciale de protéger les écosystèmes de haute altitude au Maroc, des habitats souvent menacés mais essentiels pour conserver des espèces endémiques.

Une révision taxonomique d’envergure internationalement saluée

L’étude ne s’arrête pas à la découverte d’une nouvelle espèce. Elle propose également une révision complète de la taxonomie de 20 autres espèces appartenant au même groupe. Certaines ont été redéfinies, d’autres reclassifiées, permettant de mieux comprendre l’évolution du genre Temnothorax dans toute la région méditerranéenne.
Cette révision constitue l’une des contributions scientifiques les plus importantes concernant ce genre de fourmis, soutenue par des images haute résolution et des cartes de distribution détaillées.

Le Maroc, un territoire clé de la biodiversité méditerranéenne

Un potentiel scientifique encore sous-exploré

Pour le professeur Tahiri, cette découverte confirme que le Maroc se positionne désormais comme deuxième bassin de biodiversité de la région après la Turquie. Il estime même que le Royaume pourrait atteindre la première place si davantage d’études scientifiques de ce niveau étaient menées sur le terrain.
Le Maroc possède en effet des microclimats variés, des reliefs contrastés et des zones isolées — des caractéristiques parfaites pour accueillir des espèces uniques, souvent encore inconnues.

Une invitation à renforcer la recherche et la conservation

À travers cette étude, c’est toute une vision de la recherche écologique marocaine qui se trouve valorisée. La découverte d’une espèce endémique et la révision d’un groupe taxonomique complet rappellent l’importance de préserver les écosystèmes nationaux face aux menaces croissantes : urbanisation, dérèglement climatique, perturbations humaines…
Le travail d’Ahmed Tahiri montre combien la science peut contribuer à éclairer les politiques publiques et à promouvoir la conservation de la biodiversité.

Une découverte qui honore la science marocaine

La mise en lumière de Temnothorax lailae n’est pas seulement une réussite académique, c’est également une fierté nationale, preuve que les chercheurs marocains contribuent activement aux avancées scientifiques mondiales.
Cette découverte démontre que le Maroc possède un potentiel naturel exceptionnel et une communauté scientifique en pleine affirmation, capable de produire des travaux de référence internationale.

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