Abandon de mineurs marocains en Espagne : une enquête choc révèle un phénomène migratoire inquiétant
L’arrestation d’un père marocain à Tenerife pour avoir volontairement abandonné son fils remet en lumière un phénomène en pleine croissance : des familles, parfois issues de la classe moyenne, déposent délibérément leurs enfants auprès des services sociaux espagnols. Une stratégie risquée, révélatrice d’une mutation profonde des dynamiques migratoires entre le Maroc et l’Espagne.
Un père marocain arrêté à Tenerife pour abandon volontaire de son fils dévoile un phénomène migratoire en expansion : des familles marocaines déposent leurs enfants en Espagne pour qu’ils soient pris en charge comme mineurs non accompagnés. Une enquête approfondie sur un système clandestin, ses réseaux et ses conséquences sociales.
Abandon volontaire d’un mineur : un Marocain arrêté à Tenerife après avoir laissé son fils seul
Un enfant retrouvé errant sans papiers à Tenerife
La police nationale espagnole a arrêté à Tenerife un citoyen marocain accusé d’avoir abandonné son fils mineur, après qu’une enquête ait été ouverte suite à la découverte de l’enfant dépourvu de tout document d’identité.
L’affaire débute lorsque le jeune garçon se présente spontanément dans un commissariat de l’île. Il affirme être arrivé en Espagne par bateau, sans adulte accompagnateur. Son récit intrigue immédiatement les policiers, d’autant que deux hommes affirment l’avoir trouvé errant dans une station de bus, selon plusieurs médias espagnols.
Un voyage légal… dissimulé par l’enfant
Rapidement, les investigations révèlent une réalité totalement différente. Grâce à la vérification des registres et du trafic aérien, les agents découvrent que le mineur est entré légalement en Espagne début octobre, à bord d’un vol direct Casablanca–Tenerife. Il était accompagné de son père, détenteur d’un passeport valide et d’un visa Schengen de court séjour destiné au tourisme.
Confronté aux éléments, l’enfant finit par avouer : il a bien voyagé en avion avec son père.
Un plan organisé : abandonner le fils sur l’île
Les enquêteurs établissent ensuite que le père avait prévu de quitter Tenerife pour rejoindre Séville, en laissant volontairement son fils seul sur place. Selon la police, il s’agit d’un cas d’« abandon délibéré de la protection d’un mineur ».
Le père est arrêté à l’aéroport, juste avant de monter dans son vol. Les deux hommes qui avaient conduit l’enfant au poste de police sont également mis en cause, soupçonnés d’avoir contribué à la mise en scène.
Le suspect a été présenté à la justice pour « abandon d’un mineur », les premières conclusions indiquant qu’il avait prémédité son voyage afin que son fils soit pris en charge comme mineur non accompagné (MENA).
Un phénomène de plus en plus fréquent : des parents marocains déposent leurs enfants en Espagne
Une nouvelle stratégie migratoire qui surprend les autorités
Depuis plusieurs mois, les autorités espagnoles observent une tendance préoccupante : des familles marocaines déposent volontairement leurs enfants mineurs aux portes des commissariats ou des services sociaux dans l’espoir qu’ils soient pris en charge par le système d’accueil des MENAs.
Ce phénomène, longtemps marginal, connaît une croissance notable.
Des familles de milieux plus aisés qu’auparavant
Contrairement aux flux migratoires précédents, constitués surtout de jeunes issus de quartiers défavorisés, ces nouveaux cas concernent :
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des enfants venant de grandes villes marocaines,
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des familles issues de la classe moyenne,
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parfois des parents disposant d’un revenu stable.
Dans certains cas, les parents accompagnent leurs enfants jusqu’à la capitale basque, puis leur indiquent un commissariat en leur remettant un petit mot :
« Je suis mineur non accompagné. J’ai besoin d’aide. »
Une fois la déclaration effectuée, les parents rentrent au Maroc.
Un système organisé et des récits préparés
Les autorités espagnoles observent une méthode quasi systématique :
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Les enfants savent qu’ils ne doivent pas présenter leur passeport,
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Ils apprennent à fabriquer un parcours migratoire fictif,
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Ils affirment être arrivés par patera ou par bus depuis Almería,
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Les registres montrent pourtant des entrées légales.
La police suspecte l’existence de réseaux structurés conseillant les familles. Une enquête est en cours pour vérifier s’il s’agit d’initiatives isolées ou d’un système mafieux.
Des cas qui se multiplient : saturation des centres d’accueil
Exemple récent : un couple arrêté à Bilbao
Le 23 juillet dernier, un couple marocain est interpellé à Bilbao pour abandon de mineur. Ils avaient laissé leur fils dans un centre d’accueil alors qu’eux-mêmes logeaient dans un appartement touristique de la ville. L’enfant, en contact régulier avec ses parents, finit par révéler la vérité.
Des centres débordés dans le nord de l’Espagne
Les autorités basques tirent la sonnette d’alarme :
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En 2025, plus de 400 jeunes, majoritairement maghrébins, ont été pris en charge.
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Les centres comme Amorebieta ou El Vivero sont saturés depuis leur réouverture.
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Les capacités d’accueil sont dépassées, notamment pour les jeunes filles, de plus en plus nombreuses.
Un enjeu migratoire majeur entre le Maroc et l’Espagne
Coopération bilatérale renforcée
Face à ce phénomène en pleine expansion, Madrid mise sur une collaboration plus étroite avec Rabat pour gérer ces dossiers sensibles. Cette problématique met en lumière :
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les limites des politiques migratoires actuelles,
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l’évolution des stratégies familiales marocaines,
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les fractures sociales à l’origine de ces décisions extrêmes.
En bref… un phénomène révélateur d’une mutation profonde de la migration marocaine
L’affaire de Tenerife n’est pas un cas isolé : elle s’inscrit dans une dynamique migratoire nouvelle, complexe, où l’abandon volontaire d’enfants devient un moyen désespéré pour contourner les frontières.
Les enquêtes en cours en Espagne pourraient révéler l’existence de réseaux organisés, mais elles montrent déjà une réalité préoccupante : des familles marocaines, parfois stables financièrement, choisissent d’exposer leurs enfants à un parcours incertain, espérant un avenir meilleur de l’autre côté de la Méditerranée.